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« Frank » prend le droit chemin

Âgé d’à peine 15 ans, Frank (nom fictif) compte 201 fugues à son actif. Ses premières escapades ont débuté à 10 ans, à la suite d’un placement dans un centre jeunesse de l’est de Montréal.

L’adolescent profitait de ces sorties impromptues, souvent faites sur le coup de l’impulsivité, pour aller voir ses amis ou encore les membres de sa famille dans Hochelaga-Maisonneuve.

Précisons que pour les centres jeunesse, une fugue se comptabilise dès qu’un jeune sort sans prévenir les intervenants. Ainsi, un adolescent qui décide de « chiller » pendant quelques heures dans un parc voisin et qui serait parti sans avertir ses intervenants est considéré en fugue.

« Il m’arrivait de partir pendant deux ou trois jours, parfois plus. Je revenais par moi-même au centre ou d’autres fois, c’était les policiers qui me ramenaient », confie-t-il.

Frank répète qu’il ne réfléchissait pas à ses actes avant de partir inopinément. Ses fugues étaient la façon qu’il avait trouvée pour combattre l’ennui et la tristesse d’être séparé de ses proches.

« J’avais besoin d’attention. Ça n’allait pas très bien à l’école et j’avais de mauvaises fréquentations. Je couchais chez des amis qui m’hébergeaient temporairement. Je n’ai jamais eu à passer une nuit dans la rue, ni à poser des gestes illégaux pour dormir ou manger », précise l’adolescent.

Changement de cap

Après des années de galère sporadique, le jeune homme a décidé de reprendre sa vie en main. Les nombreuses discussions avec les intervenants des centres jeunesse – Frank a fréquenté divers établissements – l’ont amené à réfléchir et à s’intégrer dans son nouvel environnement.

« Je fais partie de l’équipe de volleyball, je vais au gym et je participe à plusieurs activités, indique-t-il. J’ai pris la décision de ne plus fuguer. J’ai maintenant des buts et des objectifs. Je suis des cours pour devenir rembourreur et j’aime ça. Je suis sur la bonne voie, le bon chemin. Je ne veux pas retomber dans le cycle des fugues. »

Les efforts de Frank portent leurs fruits. Il a maintenant droit à des sorties de fin de semaine ou encore de jour. Évidemment, il en fait la demande et il prévient ses intervenants.

Quand un jeune arrive en centre jeunesse, il y a une période d’adaptation. Chacun la fait à sa façon.

De se retrouver loin des siens n’est jamais une chose facile pour les jeunes que nous accueillons, admet Jocelyne Boudreault, agente d’information au Centre jeunesse de Montréal – Institut universitaire.

Le lien parental est très fort et il arrive que certains aient plus de difficultés que d’autres à gérer la situation. Le travail des intervenants est de développer un intérêt, une passion chez le jeune pour l’intégrer dans son nouveau milieu de vie. Et à force de travail, les éducateurs peuvent obtenir de bons résultats… comme dans le cas de Frank.

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