Les barbiers reprennent du poil de la bête

La barbe est à nouveau à la mode. Une tendance qui réjouit les barbiers de l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie qui en compte presque une dizaine et bientôt un de plus, au coin de la 8e Avenue et de la rue Dandurand.

S’il y a un barbier bien connu dans le quartier, c’est Ménick. Son immense salon, aux couleurs des Canadiens de Montréal, est ouvert depuis 57 ans. Ses clients viennent se faire raser ou tailler la barbe dans une ambiance vintage, mais surtout sportive.

«C’est vrai qu’il y a un vrai engouement depuis une dizaine d’années», explique Ménick.

Quelques rues plus loin, d’autres salons ont désormais pignon sur rue. «Les barbiers manquaient vraiment dans le quartier», complète Pasquale Di Tullio, patron de Pasquale Barbier.

Ambiance vintage
Mais, les hommes qui vont chez le barbier veulent aujourd’hui plus qu’un rasage à l’ancienne. C’est aussi une certaine ambiance qu’ils recherchent.

Au salon Léopold, le propriétaire, Martin April, a investi dans des fauteuils de barbiers d’époque en cuir rouge, cendrier incrusté au bout de l’accoudoir. «Cela va au-delà du vintage, je voulais qu’on ait l’impression d’être revenu à l’époque des marines, des greasers». Et ce n’est pas pour déplaire à ses clients comme David, qui apprécie le confort et l’atmosphère rockabilly du salon.

Chez Ménick, Martin ou encore Pasquale, ce sont les couleurs rouge et noir qui sont de mises. Les blaireaux, les lames et les lotions sont exposés sur de petites étagères et certains produits sont même proposés à la vente. «Les hommes prennent de plus en plus soin d’eux, ils sont très friands de pommades et autres», précise Martin April.

Du hipster à la barbe fournie à l’admirateur des années 50 qui porte fièrement la moustache, tous s’accordent à dire que la barbe est redevenue virile dans les tendances capillaires. «On ne l’associe plus à une apparence négligée ou malpropre», analyse Ménick.

La demande existe bien, et l’ouverture prochaine d’un salon au coin de la 8e Avenue et de la rue Dandurand démontre une fois de plus l’engouement pour ce genre de service. Ce nouveau commerce s’appellera le Barbier du coin, mais il est encore impossible de dire quand il ouvrira.