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Le parcours atypique de Marie-Josée Richer

Une centaine de personnes travaillent aujourd’hui chez Prana. Photo: Gracieuseté – Arrondissement Saint-Laurent

La Laurentienne et cofondatrice de l’entreprise Prana, Marie-Josée Richer, tâche depuis près de quinze ans de développer une approche avec une conscience environnementale et sociale. Elle tentera de sensibiliser les entreprises de Saint-Laurent lors du rendez-vous de l’Écocitoyen à la fin du mois d’octobre.

La vision de la femme de 39 ans contraste avec les grandes chaînes alimentaires conventionnelles. 

Une étude commandée par l’entreprise a déterminé que plus de 80% de ses produits étaient issus de l’agriculture et les ingrédients des collations entièrement végétaux. Prana regarde de près également l’utilisation avec ses fournisseurs de pratiques durables comme l’agroforesterie et l’agriculture régénératrice.

«On veut faire des affaires, mais différemment. On veut le faire avec une conscience sociale, environnementale», explique la gestionnaire. 

Prana est aujourd’hui la marque de collations biologiques numéro 1 au pays. Pour y parvenir, Marie-Josée Richer a toutefois rencontré un lot de défis, dont son absence de connaissances du milieu des affaires.

À 19 ans, après de brefs passages dans des programmes universitaires de sciences pures et physiothérapie, Mme Richer a décidé de tout laisser tomber. 

Celle qui a grandi à Saint-Laurent a pris son envol pour l’Asie. Elle y a passé cinq ans et ouvert un restaurant végétalien sur la plage de Goa en Inde.

Le mode de vie y étant complètement différent, elle a vécu une prise de conscience importante. «La santé, c’est global. Le côté rassembleur de la bouffe est important, même si ce qu’on se met dans la bouche trois fois par jour l’est aussi», souligne-t-elle. 

Percée

Lors de son retour au pays, c’est avec son copain israélien rencontré au courant de son voyage que Marie-Josée Richer a lancé son entreprise, Prana, avec un brin de naïveté et beaucoup d’optimisme.

«On a mis les pieds au Canada, le lendemain on est allé au registraire des entreprises à Saint-Laurent et on a enregistré la compagnie [Prana]», se rappelle-t-elle. 

Les premières années furent pour le moins ardues, alors qu’aucune banque n’a accepté de les soutenir financièrement. «J’ai pris mon compte personnel pendant un bon bout de temps», relate Mme Richer.

Mais le couple a redoublé d’efforts pour faire découvrir le marché bio. «J’ai fait des démonstrations dans les magasins pendant plus de six ans. J’étais dans les foires et les marchés bio sept jours sur sept», raconte la mère de trois enfants. 

La proximité avec le consommateur est toujours un de ses principaux mots d’ordre. «Aller dans le milieu de l’alimentation, c’était un moyen de toucher le cœur des gens», dit Mme Richer. Mais c’est aussi dans le but de «partager des connaissances pour élever les consciences».  

Adaptation

Des compromis ont été nécessaires pour que Prana s’adapte à certaines «lois commerciales» pour accroître sa portée. 

Par exemple, du cellophane était auparavant utilisé pour les emballages des collations. Maintenant, l’entreprise recourt au plastique.

«C’est super important préserver l’intégrité de notre produit pour ne pas avoir de perte, et c’est ce qui pollue le plus», souligne la résidente de Val-David, qui espère trouver à court terme une solution plus écologique. 

Prana s’est tourné vers la chaîne Costco. «On voulait démocratiser le bio, et pour ça, il nous fallait du volume», indique Mme Richer. 

Les produits Prana sont ailleurs au Canada et aux États-Unis, mais aussi dans quelques magasins en France et en Espagne. 

Devant un besoin grandissant d’espace, l’entreprise déménagera en novembre sur la rue Stinson, toujours à Saint-Laurent.  

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