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Quelle place pour la religion en pleine crise sanitaire ?

Photo: Métro Média - Laurent Lavoie

La période de confinement s’étire et les rassemblements dans les lieux de culte sont toujours interdits pour éviter la propagation de la COVID-19. Les leaders religieux de Saint-Laurent demeurent toutefois accessibles aux fidèles en quête de réponses.

À l’église arménienne catholique Notre-Dame de Nareg, les messes sont nouvellement présentées en direct ou différées sur diverses plateformes numériques comme Facebook.

«Pour les personnes âgées, c’est un peu plus difficile, mais dans l’ensemble, les gens sont contents. […] On a un contact indirect, mais un contact au moins», indique le père Antoine Chadarevian.

Aux paroisses catholiques de Saint-Laurent, une telle initiative pourrait aussi bientôt voir le jour.

Pendant ce temps, plusieurs écrivent régulièrement au père Denis Marchand par courriel pour briser leur isolement ou recevoir des conseils. «Ce sont des gens qui ont besoin de parler parce qu’ils vivent de l’anxiété ou de la solitude», dit l’abbé Marchand.

D’autres ont des questions sur des besoins primaires. Par exemple, l’Oasis de Saint-Laurent, organisme d’aide alimentaire habituellement installé dans le sous-sol de l’église Sainte-Sixte, a dû suspendre ses activités en raison de la crise de la COVID-19.

«Les bénévoles dans nos églises, ce sont des gens plus âgés, donc plus vulnérables. Ça paralyse beaucoup l’effort que l’on peut donner pour aider les autres», indique M. Marchand.

Popularité

En période de pandémie, difficile d’affirmer si la religion prend plus de place qu’en temps normal.
Pour le père Marchand, cet attachement varie selon les fidèles.

«Les gens qui vont régulièrement à la messe, ce sont des gens qui ont une belle foi. Les gens qui sont distants, l’Église est un repère éloigné pour eux», explique-t-il.

Malgré les initiatives de diverses communautés à Montréal et le stress infligé par la pandémie, les gens ne semblent pas se tourner davantage vers la religion.

«Ceux qui y croient, c’est une relation personnelle qu’ils ont avec Dieu. Le côté magique et folklorique était déjà depuis des décennies en train de disparaître peu à peu. Il y a quelque chose de très beau dans la religion actuelle», explique l’abbé Marchand.

Il estime cependant que la pandémie devrait créer une nouvelle forme de solidarité entre les citoyens.

Pour M. Chadarevian, les fidèles ne se tourneront pas nécessairement davantage vers l’Église, mais plutôt vers Dieu.

«Ce sera l’occasion pour eux de mieux comprendre l’importance de la foi dans la vie quotidienne», dit-il.

Après la crise

L’intérêt pour les lieux de culte –et de rassemblement généraux– se fera sentir une fois que la crise sera résorbée, estime le chargé de cours au département de sciences des religions à l’UQAM, Nicolas Boissière.

«Il y aura un engouement massif soit dans les rituels religieux ou les rituels sociaux, croit M. Boissière. On sera tous contents d’aller dans les fêtes entre amis, en famille ou à l’église.»

On compte près d’une trentaine de lieux de culte à Saint-Laurent.

Avec la collaboration de Katrine Désautels

 

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