Une ressource dédiée aux hommes immigrants au CARI St-Laurent
Pour alléger la charge de stress chez les hommes nouvellement arrivés au pays, le Centre d’accueil et de référence social et économique pour immigrants (CARI) St-Laurent a lancé dans les derniers mois un nouveau comité.
«Nous avons constaté au cours de nos interventions que les personnes issues de l’immigration, notamment les hommes, n’avaient pas assez de ressources disponibles dans la région de Montréal», indique le conseiller en intégration sociale et porteur du comité, Tierry Nguiamba.
Plusieurs hommes dans le passé s’étaient confiés spécifiquement à M. Nguiamba, alors qu’il était le seul intervenant masculin de l’organisme à l’hiver 2019.
Une équipe de travail a été mise sur pied pour déterminer comment un service de counseling pouvait voir le jour.
Fin février 2020, un café-rencontre a été organisé avec plusieurs participants sur les façons dont on peut «surmonter le choc culturel». C’est ce qui a confirmé l’importance de créer un tel comité au sein de l’organisme laurentien.
«Ça a été un réel succès parce que pour une fois au cours d’un cadre bien précis avec l’aide d’une ressource [d’aide], nous avons pu écouter ces hommes à travers leurs mots, comment ils exprimaient leurs souffrances», explique M. Nguiamba.
Le comité fait partie du département d’accueil du CARI, qui permet de rediriger les personnes vers des ressources précises.
Les trois membres du comité, soient deux hommes et une femme, axeront leurs travaux sur la prévention et la sensibilisation, en plus de faire du référencement et un soutien psychosocial.
Des partenariats sont également prévus avec le Regroupement des organismes pour hommes de l’île de Montréal (ROHIM) et la clinique spécialisée Lumen Gentium.
Dans le cadre de la Journée internationale de l’homme, le 19 novembre, le comité a tenu une conférence pour discuter de la santé et du bien-être et annoncer, du même coup, le lancement imminent des nouveaux services.
Intégration
Après avoir tout laissé tomber dans leur pays d’origine, nombreuses peuvent être les sources de stress pour les hommes et les familles qui débarquent au Québec.
«Ça peut être la difficulté d’avoir un emploi, de pouvoir trouver un logement, dans les rapports de couple – comme la violence conjugale -, ça peut être le stress de l’adaptabilité dans son environnement de vie», fait savoir M. Nguiamba.
L’intégration des nouveaux arrivants se complique durant la pandémie. Dans le cadre d’un reportage de Métro Saint-Laurent il y a plusieurs semaines, des intervenantes du CARI avaient constaté que plusieurs étaient davantage désorientés à leur arrivée en raison de la pandémie.
«Ça augmente les sources de stress, le niveau de difficulté d’adaptation, la précarité. C’est là que notre comité prend corps et qu’il y a urgence d’intervenir pour pouvoir apporter notre aide et notre soutien», souligne M. Nguiamba.
Les services seront officiellement disponibles dès janvier 2021 et vingt ateliers de prises de paroles auront lieu.