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Frictions coûteuses entre Centraide et un organisme de Saint-Laurent

Le Centre communautaire Bon courage est situé dans Place Benoit.
Le Centre communautaire Bon courage est situé dans Place Benoit. Photo: Métro Média/Laurent Lavoie

La collaboration entre le Centre communautaire Bon Courage (CCBC) et Centraide était houleuse depuis bien des années, ce qui a mené à une baisse drastique du financement pour 2019-2020. Après une analyse à l’interne, l’organisme semble désormais avoir trouvé sa voie.

Centraide est responsable d’un peu moins du quart du financement annuel du CCBC. À titre de bailleur de fonds, Centraide cible certains objectifs alors que l’organisme a les siens. C’était l’un des principaux points de friction, selon diverses sources.

L’équipe du CCBC penchait pour une approche davantage axée sur le terrain et aller à la rencontre des citoyens, mais cela semblait parfait moins collé à la stratégie de Centraide. «L’intervention de milieu, le reaching out, travailler avec les membres pour leur donner du pouvoir, c’est en plein ce qu’on soutient», soutient Marie-Lyne Brunet, directrice à l’impact dans les collectivités.

La mésentente a même eu un impact sur le financement. Auparavant, 100 000$ étaient annuellement remis au CCBC. Pour les prévisions budgétaires de l’année 2019-2020, ce montant a chuté à 70 000$ pour regrimper à 85 500$ pour 2020-2021.

«D’habitude, un cycle d’évaluation et de conformité est de trois ans, puis quand, au bout de trois ans, les livrables ne sont pas atteints, qu’on ne sent pas de volonté de continuer, bien, on se retire de l’organisme», commente Marie-Lyne Brunet.

Leurs attentes peuvent être orientées tant vers les types d’interventions faites par l’organisme que sa mission globale.

La présidente du conseil d’administration du CCBC reconnaît l’importance de la baisse du financement, mais l’associe à une nouvelle stratégie du bailleur de fonds.

«En fait, c’est qu’ils ont revu aussi un petit peu la façon d’attribuer les fonds, donc ce n’est pas juste le fait qu’ils nous enlèvent 25%, ce 25% a été réattribué différemment selon leur programme», explique Mme Swenor.

Le CCBC a finalement pu compter sur un surplus de près de 40 000$, notamment en raison d’un congé de maladie qui s’est étalé sur sept mois.

Sa subvention du programme de Soutien financier des organismes communautaires (PSOC) a par ailleurs augmenté de près de 20%, peut-on lire dans le rapport annuel 2019-2020.

«Au niveau de la Ville, on n’a pas eu écho qu’il y a un problème quelconque [du côté] du financement.» -Aref Salem, conseiller de Norman-McLaren

Manque de clarté

Depuis 2009, Centraide a fait des «demandes plus particulières» à CCBC afin de «réajuster certaines choses», indique Marie-Lyne Brunet.

Centraide a relevé, par exemple, un manque de clarté en ce qui a trait à l’offre de services. L’organisme était appelé à réorienter ses activités qui peuvent concerner tant les plus jeunes ou les plus vieux du quartier. Le CCBC compte aussi sur une banque alimentaire qui est venue en aide à des centaines de familles durant la pandémie.

Centraide espérait également que le CCBC vienne davantage en aide au quartier Ward-Gold, parmi les plus défavorisés à Montréal, mais les résultats se sont avérés insatisfaisants, soulignent des sources.

Avenir

Ces années d’adaptation seraient maintenant derrière le Centre communautaire Bon courage, selon la présidente Sandra Swenor. L’organisme a réalisé dans les derniers mois un diagnostic global.

À partir de cet exercice, le CCBC a quelque peu changé sa mission, désirant être un «catalyseur».

«L’idée est que quelqu’un rentre chez nous, il trouve les ressources dont il a besoin pour le propulser beaucoup plus rapidement, dit Mme Swenor. On se définit beaucoup plus comme ça maintenant. On l’était déjà, mais les mots n’étaient pas définis comme ça. C’est vraiment juste pour que les gens comprennent mieux qui on est.»

Dans ce processus d’analyse, l’organisme a d’ailleurs été accompagné par le Centre St-Pierre, qui offre notamment des services de formation et d’intervention sociale.

Départ

Durant l’été, Mame Moussa Sy a quitté son poste de directeur du CCBC après 10 ans. Son départ discret a créé une onde de choc chez plusieurs bénéficiaires.

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