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Montréal prend le contrôle de dizaines de rues locales

Photo: Anne-Frédérique Hébert-Dolbec / TC Media

Dès le 1er janvier, 126 artères de l’arrondissement de Saint-Laurent seront de la juridiction de la Ville-centre. Cette dernière, et non plus l’arrondissement, sera responsable des travaux, du déneigement et des mesures d’apaisement de la circulation de plus de 60 nouvelles artères. Parmi la sélection se trouvent plusieurs rues résidentielles, ainsi que quelques culs-de-sac.

Cette refonte fait partie de la réforme du financement des arrondissements mise en place par l’administration de Denis Coderre.

En effet, dès le 1er janvier, le réseau artériel montréalais passera de 24% à 52%. Certaines rues locales, gérées jusqu’à maintenant par les arrondissements, seront désormais administrées par la ville-centre.

Plusieurs critères
Toutes les rues locales qui possèdent une piste cyclable, des zones commerciales et industrielles, une ligne d’autobus ou encore du camionnage passent sous juridiction de l’administration Coderre. À Saint-Laurent, ce sera le cas, notamment, des boulevards Alexis-Nihon, Poirier et Décarie.

Certaines rues locales ont également été morcelées. Par exemple, la rue Deguire restera sous la compétence de l’arrondissement, sauf deux tronçons entre la rue Cardinal et Grenet, et entre les rues Champigny et Dutrisac.

Des rues entièrement résidentielles et des culs-de-sac, comme Robert-Joncas, Bourg et Fisher seront également considérés comme des artères. Un «non-sens», selon Craig Sauvé, porte-parole de Projet Montréal en matières de transport.

«C’est une perte de la notion de ce qu’est une artère. Une artère est un lien important qui relie plusieurs parties de la ville, qui nous permet de la traverser. Un cul-de-sac ne correspond en rien à cette définition.»

L’opposition s’inquiète
Le changement de statut de certaines rues fait sourciller les élus de l’opposition à l’Hôtel-de-Ville, qui craignent notamment que les projets de sécurisation des rues soient ralentis.

«Pour nous, c’est vraiment inquiétant, parce que quand la Ville-centre aura le contrôle de plusieurs de nos rues, on assistera à une perte de proximité avec nos citoyens, et à une augmentation des délais dans les opérations pour rendre nos rues plus sécuritaires,» déplore M. Sauvé.

«On sait que Saint-Laurent a déjà agi en termes d’apaisement de circulation. S’ils veulent faire davantage, ils auront besoin de la permission de la Ville-Centre pour agir. On parle de plus de bureaucratie et de délais, » ajoute-t-il.

Le maire de Saint-Laurent, Alan DeSousa, ne s’inquiète pas outre mesure de cette nouvelle mesure, et préfère attendre de voir les orientations que prendra le projet du point de vue financier et organisationnel avant de se prononcer sur les conséquences.

«Ce que je peux dire, c’est que notre administration sera au rendez-vous pour travailler sur le projet. Avant que je porte un jugement, je pense que je vais être prudent et prendre le temps de déterminer les impacts et les bénéfices pour la communauté.»

Un meilleur service
Le maire de Montréal, Denis Coderre, a affirmé au Journal de Rosemont, une publication de TC Media, que la réforme permettrait de donner des «outils supplémentaires» aux arrondissements. «Les fonds [pour l’installation de ces mesures] vont maintenant venir de la Ville-centre, plutôt que des arrondissements. On va s’assurer ainsi qu’ils puissent avoir plus de capacité financière pour réaliser d’autres projets», insiste-t-il.

«On a mis des critères, mais on a dit que ce n’était pas statique. Il y a des choses qui seront en mouvement», a précisé Aref Salem, responsable des transports au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Les élus se donnent jusqu’en juin 2015 pour faire des ajustements à la réforme et pour adopter les mesures définitives.

En collaboration avec Stéphanie Maunay

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