Modifier le zonage pour agrandir l’école Henri-Beaulieu?
À défaut d’avoir un terrain nécessaire pour construire une nouvelle école dans le quartier Chameran, la commission scolaire doit agrandir l’école primaire Henri-Beaulieu, dont le taux d’occupation est de 100%. Pour ce faire, elle devra convaincre l’arrondissement de modifier sa réglementation de zonage.
Une rencontre entre la CSMB et l’arrondissement de Saint-Laurent aura lieu la semaine prochaine afin de discuter des possibilités.
«Devant l’impossibilité d’obtenir de l’aide de l’arrondissement pour un terrain ou un nouvel emplacement pour les élèves, qui continuent d’augmenter en nombre, nous nous voyons dans l’obligation de faire preuve de créativité et d’agrandir l’école, soupire la présidente de la CSMB, Diane Lamarche-Venne. Ce, malgré le petit terrain et le quartier enclavé dans laquelle elle est installée.»
L’agrandissement n’a pas encore été approuvé par l’arrondissement, qui devra collaborer afin de permettre de construire à une hauteur supérieure au zonage prescrit ou à une grande proximité des résidences adjacentes, et pour aménager davantage d’espaces de stationnement.
Une situation problématique
Déjà, plusieurs enfants du quartier Chameran sont déplacés en autobus chaque jour jusqu’aux écoles Laurentide, Jean-Grou et des Grands-Êtres, qui sont toutes à pleine capacité, bien que récemment ou en voie d’être agrandies.
À l’école Henri-Beaulieu, les enfants sont tellement nombreux que la situation commence à déranger les résidents voisins.
À la dernière séance du conseil d’arrondissement, le 3 février, des Chameranais se sont déplacés en masse afin d’obtenir réponse à leurs plaintes concernant le bruit «considérable» provenant de l’école Henri-Beaulieu. Armés d’une pétition de plus de 120 signatures, ils se sont relayés au micro dans l’espoir de faire réagir leurs élus.
«Au départ, l’école Henri-Beaulieu a été conçue pour 200 étudiants, explique Philippe Dorget, un résident. Aujourd’hui, on retrouve plus de 600 élèves, qui causent un vacarme considérable, tout au long de la journée. Les enfants ne sont plus en mesure de prendre leur récréation tous en même temps, et se succèdent à tour de rôle.»
Alors que l’Organisation mondiale de la santé prescrit un son maximum de 55 décibels dans un environnement public, les riverains ont mesuré que les cris émanant de la cour d’école frôlaient 75 décibels.
L’arrondissement renvoie la balle
Or, ce problème ne peut être adressé par l’arrondissement, selon le maire Alan DeSousa.
«Les élus de Saint-Laurent ne sont pas responsables des activités qui se déroulent sur le territoire de la CSMB. C’est à elle que les citoyens doivent adresser leurs plaintes, et à elle de tenter de faire des propositions en lien avec les attentes des résidents,» soutient le maire.
En attendant la rencontre, la commission scolaire a déjà rencontré les résidents à plusieurs reprises afin d’élaborer des situations temporaires. Les cloches, qui annonçaient les récréations, ont notamment été remplacées par des sifflets.
L’agrandissement éventuel de l’établissement est toutefois loin de satisfaire les résidents voisins, puisque le bruit émanant de l’école n’en sera en rien atténué.