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La diversité de Saint-Léonard à travers la lentille de photographes

Le coordonnateur du Regroupement Interculturel Saint-Léonard et initiateur du projet, Christian Geffard-Boulet, en compagnie des photographes Hugo Moises Guerrero Vasquez et Mouldi Mekni. Photo: Félix Lacerte-Gauthier
Félix Lacerte-Gauthier - Progrès Saint-Léonard

Le Regroupement Interculturel de Saint-Léonard proposera, le 22 mars prochain, le vernissage de son exposition Affichons nos couleurs, à la salle d’activités de la Bibliothèque. 7 photographes de l’arrondissement y proposeront leur vision de la diversité à travers 25 événements qu’ils ont pris en photo.

Le regard de Mouldi Mekni s’illumine et un sourire éclaire son visage alors qu’il commence à parler des différents types de prises de vue. Nouvellement arrivé au Québec, l’homme, maintenant âgé de 68 ans, a passé sa vie à travailler dans le milieu de la photographie, milieu qui le passionne toujours autant. C’est en 1967, à Tunis, qu’il a pris ses premières photos. Il n’a jamais arrêté depuis. Malgré sa longue expérience, il reste plutôt humble. « Je me considère comme étant encore un amateur, révèle-t-il. Dans ce domaine, nous sommes toujours en apprentissage, je découvre continuellement de nouvelles choses. »

Le projet est l’idée de Christian Geffard-Boulet, le coordonnateur du Regroupement Interculturel Saint-Léonard. « C’était dans ma tête depuis plus d’un an, dévoile-t-il. Il y a beaucoup de personnes, qui fréquentent le quartier, mais sans vraiment le connaître. Je voulais créer une plateforme pour rappeler que la diversité est une richesse dans le quartier. »

Également nouvel arrivant, Hugo Moises Guerrero Vasquez prend des cours de français à l’organisme Accueil aux immigrants de l’Est de Montréal (AIEM), où il a pu entendre parler du projet. « J’ai toujours été intéressé par la photographie, avant d’arriver au Québec, j’étudiais dans un domaine connexe, confie-t-il. Je crois que l’inspiration me vient de la capture de moments du quotidien, qui sont plus naturels. »

Au cours de son assignation sur la rue Jean-Talon, il a notamment pu découvrir une épicerie hispanique remplie de produits de son Mexique natal.

L’une des photos prises par Hugo Moises Guerrero Vasquez dans le cadre du projet.

Les balbutiements d’un projet
L’organisation a dû se faire en accéléré. « On a fait la demande à Patrimoine Canada en mai 2018, mais j’ai reçu officiellement les fonds en janvier dernier et il fallait que le projet soit terminé avant le 31 mars, relate M. Geffard-Boulet. Ça a été une course contre la montre ! »

Malgré le peu de temps dont il disposait, il explique que différentes collaborations avec d’autres organismes lui ont permis de terminer le projet dans les délais.

Les différents photographes se sont portés volontaires à la suite d’un appel à tous lancé par l’organisme. Un comité de sélection les assignait ensuite à différents événements où ils devaient se mettre à l’œuvre. « On a choisi des activités qui étaient accessibles et qui représentaient la diversité de Saint-Léonard, poursuit M. Geffard-Boulet. On voulait que ça puisse favoriser les échanges et découvertes. » Parmi les trentaines d’images que les photographes proposaient à leur retour d’assignation, 2 ou 3 étaient retenus pour l’exposition par le comité.

Membre du comité vivre-ensemble, Elaine Bertrand fait également partie de ceux ayant entendu l’appel à tous. Elle connaît très bien le quartier, alors qu’elle y a toujours vécu ; ses parents s’y étaient installés à sa naissance, à une époque où il s’agissait encore d’un secteur rural. C’est à l’adolescence qu’Elaine a pris ses premiers clichés, alors qu’elle fréquentait l’école Antoine-de-Saint-Exupéry. Assigné à un spectacle, le projet l’a sorti de sa zone de confort. « Je photographie habituellement des plantes, admet-elle. Je réalise, depuis le temps que je vis dans le quartier, qu’il y a moins de biodiversité. J’essaie, à travers mes photos, de sensibiliser les gens à la nature qui nous entourent. »

L’exposition sera affichée à l’espace citoyen de la bibliothèque jusqu’au 23 avril prochain. « Par la suite, j’aimerais bien que les toiles puissent se promener à travers le quartier pour qu’on puisse les voir en différents lieux », conclut M. Geffard-Boulet.

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