La pénurie d’enseignants exacerbée par la crise
Problème récurrent chaque rentrée, la pénurie de personnel enseignant est particulièrement criante cette année en contexte de COVID. Au Centre de service scolaire de la Pointe-de-l’Île (CSSPI), la situation ne semble pas près de se résorber.
En date de mercredi, neuf postes d’enseignants restaient encore à combler au sein du centre de service.
«Cette réalité, on la vit depuis quelques années. La Pointe-de-l’île, depuis au moins cinq ans, voit une augmentation majeure de sa clientèle, d’environ 1 000 élèves par année. Ça fait beaucoup de classes et profs supplémentaires qu’il faut trouver annuellement», explique Antoine El-Khoury, directeur général du CSSPI.
Néanmoins, les effets de la pénurie sont exacerbés par la crise actuelle. Au moment de publier, 18 membres du personnel avaient été diagnostiqués positifs à la COVID depuis la rentrée, ainsi que 41 élèves.
«On risque de se retrouver avec des enseignants malades. C’est un enjeu majeur en cette situation. Une fois qu’on règle un problème, d’autres s’ajoutent : des exemptions, malades ; tout semble arriver en même temps. Mais Il y a toujours au moins un suppléant dans la classe», explique M. El-Khoury.
Classes fermées
Au total, 24 classes ont dû être fermées à un moment ou un autre pour une période de deux semaines. Selon M. El-Khouri, il s’agit néanmoins d’un signe que le concept de bulle-classe fonctionne, bien qu’il reconnaisse que le principe soit impossible à appliquer une fois la cloche de sorti de classe sonnée.
«On a eu plusieurs cas de COVID, mais à la place de nous retrouver avec des écoles complètes de fermés, ça a mené à des fermetures de classes. Et pendant ces fermetures, on a directement basculé vers l’enseignement à distance», révèle-t-il.
Il espère d’ailleurs que l’appel du ministre aux enseignants retraités sera entendu et permettra de combler les manques.
«Je sais que ce n’est pas facile, et que [les bulles-classes] ne résolvent pas tout, mais c’est mieux que rien. La seule façon de passer au travers est d’insister auprès des parents et des élèves de tenir compte de cette réalité et de les informer.» – Antoine El-Khoury, directeur général du CSSPI.
Des enseignants circonspects
Du côté des enseignants, on ne partage pas cet enthousiasme au sujet des bulles-classes. Plusieurs d’entre eux s’étaient déjà confiés à ce propos.
«Le concept de bulle-classe fonctionne dans la classe en tant que telle. Mais au bout de la ligne, dès qu’on sort de la classe, ça ne fonctionne plus», rappelle Serafino Fabrizi, président du syndicat.
Les consignes sont, à ses yeux, difficiles à suivre.
«Il faut que ça bouge rapidement qu’on puisse adopter des mesures pour que ça soit fonctionnel. On s’en va dans un mur.», urge M. Fabrizi.