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Zone rouge: des restaurateurs frustrés

Robert Spiridigliozzi propriétaire du Café Buongiorno. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

À peine rouvert, les bars et restaurants doivent à nouveau fermer leurs portes en raison du passage à la zone rouge. Une situation qu’ils peinent à comprendre.

«Je suis inquiet pour nos restaurateurs. C’est un coup dur. Je ne pense pas que ce soit eux qui soient à blâmer, ce sont plutôt les grosses salles, comme à Laval ou sur la Rive-Sud, qui font des folies», se désole Paul Micheletti, président de la Société de développement commercial (SDC) de la rue Jean-Talon.

Il espère que le gouvernement leur accordera une aide pour qu’ils puissent survivre, bien qu’il ne se montre pas si optimiste pour la suite.

«Certains ne passeront pas à travers, même en faisant des plats pour emporter. Ce n’est pas tout le monde qui a été capable d’aller se rechercher une clientèle pendant la première fermeture. Je crois qu’il y aura beaucoup de fermetures à travers le Québec», craint-il.

«On ne savait pas à quoi s’attendre au mois de mars, mais là, on est mieux préparé pour faire face à la situation. Certains ne prennent pas ça au sérieux, et tout le monde paie pour ça.» – Paul Micheletti, président de la SDC Jean-Talon

Incompréhension

De nombreux restaurateurs de Saint-Léonard sont exaspérés, alors qu’ils ont tout fait pour respecter les mesures sanitaires.

Au bar Jean-Talon, la nouvelle est vue comme une catastrophe.

«Je comprends qu’on dise d’éviter les gros commerces, où plus de monde passe. Ici, c’est toujours la même clientèle. On travaillait plus dur que jamais pour tout désinfecter chaque heure», souligne Angelica, gérante de l’endroit.

Rien n’est encore certain pour la suite. La première fermeture avait été l’occasion de changer le décor du bar et de le repeinturer. La nouvelle fermeture pourrait être le prétexte à d’autres changements esthétiques.

Une fermeture qui fait d’autant plus mal que le bar se portait relativement bien. «Ça semblait aller beaucoup mieux qu’avant. Les gens préféraient rester près de chez eux, plutôt qu’aller au centre-ville», ajoute Angelica.

Un peu plus loin, au Café Buongiorno, Robert Spiridigliozzi, propriétaire de l’endroit, est tout aussi frustré.

«On ne pourrait pas écrire ce qui me vient en tête, s’exclame-t-il. C’est malheureux. Les commerces locaux paient le prix pour les places qui ont été négligentes. »

Il souligne avoir suivi les consignes sanitaires pour rendre son établissement sécuritaire. «Ce sera la fin de beaucoup de places», ajoute-t-il.

«C’est la vie, on ne peut rien y faire », laisse tomber Robed Estéril, copropriétaire du restaurant Epiceskay.

Depuis la réouverture de sa salle à manger, il avait investi près de 3000 $ pour ajouter des plexiglas et appliquer les mesures sanitaires prescrites, sans compter l’achat quotidien d’alcool désinfectant pour les mains.

Il explique que son restaurant va tenter de survivre avec les commandes pour emporter, comme il l’a fait lors de la première fermeture.

«Il ne faut absolument pas que je tombe malade, ajoute-t-il. Si ça arrive, il n’y aurait personne pour me remplacer. Je n’ai pas le choix de rester là.»

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