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Prolongement du confinement : difficile pour les commerçants

Paul Micheletti, président de la SDC Jean-Talon. Son commerce vend dLéquipement de sport. Photo: Félix Lacerte-Gauthier

Décrété par le gouvernement, le prolongement des mesures en zone rouge pour quatre semaines est difficile à encaisser pour bien des commerçants.

«On voit déjà beaucoup de locaux vides. C’est un indicateur que la situation est critique. Il y en a qui passeront au travers, mais c’est difficile pour tous les commerçants», constate Paul Micheletti, président de la Société de développement commercial (SDC) de la rue Jean-Talon.

Lui-même semble complètement découragé, alors que son magasin est déserté. Il a d’ailleurs dû couper dans ses heures d’ouverture pour compenser. Vendant des vêtements et équipements de sport, il est particulièrement affecté par l’arrêt forcé des activités sportives.

«Je ne sais même plus c’est quand la dernière fois que j’ai vendu une paire de patins», se désole-t-il. Il y a aussi un aspect social qui est éliminé, surtout pour les enfants.»

«On a eu quelques bons mois pendant l’été, mais ça ne remplace pas ce qu’on a perdu. Je pense que le gouvernement pourrait en faire davantage pour soulager la douleur des commerçants.» – Paul Micheletti, président de la SDC Jean-Talon.

Des commerçants inquiets

M. Micheletti s’inquiète d’autant que la période des fêtes approche à grands pas, et que celle-ci est habituellement l’une des plus fructueuses pour les commerces.

«On fait ce qu’il faut faire pour rester en sécurité et réduire les cas, mais ça manque de logique. Les centres d’achats restent ouverts, et on n’y voit pas de distanciation sociale. Les plus petits commerçants sont pénalisés présentement», croit-il.

Au Café Buongiorno, Robert Spiridigliozzi, propriétaire de l’endroit, admet qu’il n’avait pas grand espoir de voir le confinement prendre fin à la date prévue. Lui aussi espère qu’un allègement des mesures arrivera à temps pour la période des fêtes.

«L’aide est suffisante pour l’instant, mais on ne peut pas dépendre de ça. À long terme, ce ne sera pas suffisant.»

Propriétaire de Beauté Africa, Suzie admet elle aussi être découragée par la situation actuelle, malgré que son commerce puisse rester ouvert.

«Les clients se font très rares. C’est plus difficile de les ramener puisque tout est fermé. Ils n’ont nulle part où aller ; ça les porte à rester chez eux. On voit aussi beaucoup de magasins fermés sur Jean-Talon», remarque-t-elle.

Malgré tout, elle tente tant bien que mal de garder le moral et de ne pas laisser la COVID détruire ce qu’elle avait construit.

Dure épreuve

À Saint-Léonard, Dominic Perri, conseiller de ville, est bien conscient que les commerçants traversent une épreuve particulièrement difficile.

«Je pense que la fermeture des commerces n’est plus la solution. On peut comprendre que la pandémie sera encore avec nous pour quelque temps. Mais si on laisse les commerces opérer, il faut un strict respect des mesures de Santé publique», croit-il.

Il pointe à ce propos que certains endroits qu’il a pu visiter dans l’arrondissement n’appliquent pas toutes les mesures prescrites par le gouvernement.

«L’arrondissement n’a pas les moyens financiers de faire grand-chose pour aider les marchands, mais la Ville centre aurait davantage de ressources pour le faire», explique-t-il.

Pour l’instant, le confinement partiel est décrété jusqu’au 23 novembre prochain.

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