Une initiative pour contrer le gaspillage alimentaire en récoltant les fruits des jardins
Responsable depuis un an de l’initiative Récolte Solidaire, Mathieu Bonneville se lance en cette fin d’été à la recherche de propriétaires d’arbres fruitiers désirant donner une partie de leur récolte à des organismes d’aide alimentaire.
Agent de mobilisation en agriculture urbaine, Mathieu travaille au sein de la Table en sécurité alimentaire de Saint-Léonard. Il explique que l’arrondissement est l’un des secteurs les plus riches en arbres fruitiers de l’agglomération montréalaise.
« Les familles italiennes arrivées dans les années 60 et 70 en ont beaucoup planté à l’époque. Des pommiers, des poiriers, et même des pruniers, c’est probablement l’arrondissement où il y en a le plus à Montréal. Aujourd’hui ces arbres produisent tellement qu’une bonne partie de leurs fruits se retrouve au sol. »
Armé de sa perche télescopique à filet, le jeune homme doit parfois faire preuve d’agilité et de détermination afin d’aller chercher les fruits sur les branches les plus hautes. Malgré la chaleur étouffante en cette fin d’été, il garde la forme et poursuit sa cueillette.
«La contribution des propriétaires permet de diminuer les pertes alimentaires. Ça permet aussi de faire un beau geste et de nourrir des gens dans le besoin. Ça a un réel impact sur la communauté locale. »
Mathieu Bonneville, agent de mobilisation en agriculture urbaine et responsable de Récolte Solidaire
Après 45 minutes, ses efforts portent enfin leurs fruits puisque son panier est déjà bien rempli.
« J’essaye d’en récupérer un maximum en bon état. Là, nous avons de la chance car ce pommier est dans un jardin d’arrière-cour, mais parfois je dois faire attention surtout si les arbres sont au-dessus de trottoirs ou d’autres surfaces rigides. »
Une récolte fructueuse
Chaque année depuis quatre ans, ce sont plusieurs centaines de kilos de fruits qui sont récoltés ainsi par l’initiative Récolte Solidaire.
Si une quinzaine de propriétaires ont proposé leur cueillette à l’organisme en 2020, ce dernier compte augmenter ce nombre à vingt au cours de cette année.
« On tente de faire parler de nous aux événements communautaires du quartier, mais aussi par le bouche-à-oreille et les réseaux sociaux. On fait également du porte-à-porte pour aller directement rencontrer les propriétaires de jardins fruitiers. »
Le tiers de la récolte effectuée dans des jardins privés revient aux propriétaires, si ces derniers le veulent, les deux autres tiers sont distribués à des banques alimentaires léonardoises et à des organismes caritatifs.
« On s’arrange pour repartir ça adéquatement en fonction des besoins de quatre banques alimentaires. Si des fruits nécessitent de la transformation en compote ou en sauce par exemple, on les envoie à la Table ronde de Saint-Léonard. »
Un travail d’équipe
Si Mathieu travaille à temps plein pour la Table en sécurité alimentaire, il indique que des bénévoles peuvent toujours s’impliquer en donnant la main pour les récoltes.
Cerise sur le gâteau, ces derniers peuvent repartir avec jusqu’à un tiers de celles-ci.
L’agent de mobilisation en agriculture d’urbaine encourage fortement les propriétaires d’arbres à fruits à se manifester s’ils désirent contribuer à soutenir les familles dans le besoin.
« Je pense qu’il est important de lutter contre le gaspillage alimentaire en redistribuant ces fruits non consommés. En plus, grâce à ces récoltes on peut en plus aider des dizaines de familles de la communauté locale qui sont dans le besoin. C’est du gagnant-gagnant. », souligne-t-il.
Les propriétaires d’arbres à fruits sont invités à contacter Mathieu de Récolte Solidaire par téléphone au 514 370 2689 poste 6, ou sur la page Facebook de la Table en sécurité alimentaire de Saint-Léonard à l’adresse Table en sécurité alimentaire de Saint-Léonard – Home | Facebook