Contrer l’interdiction de promener son chien dans les parcs de Saint-Léonard
Si tous les arrondissements de Montréal autorisent leurs citoyens à se balader aux côtés de leurs chiens dans les parcs, ce n’est toujours pas le cas à Saint-Léonard. Exaspérés, les Léonardois se mobilisent en grand nombre afin de mettre fin à cette interdiction.
La réglementation interdisant de promener son chien, même attaché, dans les parcs de Saint-Léonard, a souvent fait parler au cours des dernières années et suscite de plus en plus la grogne.
«L’enjeu a été soulevé à plusieurs reprises depuis 2017. J’ai décidé de refaire une demande aux élus et de faire avancer les choses, car nous sommes beaucoup à réclamer cela depuis trop longtemps», explique Rosannie Filato.
Des contraintes importantes
Une pétition créée par Mme Filato circule en ligne depuis le 4 juin et a déjà recueilli le soutien de plus de 1500 citoyens.
Les signataires déplorent entre autres le fait qu’ils soient contraints de se déplacer dans un autre secteur pour pouvoir se balader avec leur animal de compagnie.
«Tous les matins, je dois me rendre en voiture avec mon chien jusqu’au parc de la Louisiane, à Rosemont. La majorité des gens que je croise là-bas viennent aussi de Saint-Léonard. Je trouve ça dommage qu’on nous demande, à l’heure du réchauffement climatique, de nous rendre aussi loin pour promener nos chiens», soulève la Léonardoise.
Même son de cloche pour Christina Cinbolli et Vince Sanzari, qui doivent respectivement se rendre à Rivière-des-Prairies et Anjou pour promener leurs animaux.
Je paye mes taxes à Saint-Léonard et je trouve ça très contrariant de devoir aller jusqu’à Anjou pour pouvoir marcher avec mon chien dans un parc.
Vince Sanzari, citoyen de Saint-Léonard.
Sur les réseaux sociaux, d’autres citoyens vont même jusqu’à affirmer que c’est pour cette raison qu’ils ont déménagé du quartier.
«Une réglementation incohérente»
Interrogé par Métro, l’arrondissement de Saint-Léonard indique que l’interdiction a été instaurée «pour des raisons de sécurité et de cohabitation harmonieuse, compte tenu de la proximité des écoles et de la présence importante d’enfants dans les parcs».
«Dans les années 1960, quand il n’y avait pas encore de systèmes d’alarme, beaucoup de Léonardois possédaient un chien pour garder leur maison. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, en 2022. Tous les arrondissements ont adapté leur réglementation, sauf Saint-Léonard», conteste Rosannie Filato.
La citoyenne précise par ailleurs que des élus léonardois siégeant au conseil municipal de la Ville-centre ont voté en faveur il y a quelques semaines d’autoriser la présence de chiens dans le métro. Elle s’interroge ainsi sur la cohérence de cet appui, alors que l’interdiction des chiens dans les parcs de l’arrondissement persiste.
Les parcs à chiens comme alternative?
Si Saint-Léonard possède deux parcs à chien sur son territoire, ceux-ci ne permettraient pas selon plusieurs propriétaires de pitous de répondre à leurs besoins.
«Les parcs à chiens, c’est le fun, mais ça ne convient pas forcément à tous les chiens, ni à tout le monde, d’y aller», soutient Mme Cinbolli.
«Faire de nouveaux parcs à chiens, ç’a un coût. Nous laisser promener nos chiens dans les parcs déjà existants, ça ne coûtera rien à l’arrondissement, si ce n’est d’enlever les panneaux d’interdiction», ajoute M. Sanzari.
Une décision à venir
Répondant aux doléances des citoyens, la conseillère d’arrondissement Suzanne De Larochellière précise que les élus, la direction de l’arrondissement et les services concernés se réuniront sur la question lors de la prochaine rencontre de la commission de l’urbanisme, le 21 juin.
«Nous allons également tenir dans les prochaines semaines des consultations publiques sur la question. Nous tenons à accélérer les choses pour qu’une décision soit prise dans les meilleurs délais possibles.», a-t-elle précisé.
D’après les dernières données de la Ville de Montréal datant de 2017, il est estimé que sur les 100 000 chiens présents dans la métropole, près de 3000 se trouvent dans l’arrondissement de Saint-Léonard. Un nombre qui aurait significativement augmenté depuis le début de la pandémie.