Des contaminants à gérer sur le chantier de la ligne bleue
Alors que les travaux préparatoires de la future station Viau de la ligne bleue ont commencé le 29 août, la Ville de Montréal a récemment annoncé avoir détecté des contaminants de type hydrocarbures aliphatiques chlorés (HAC) dans cette zone. Une situation qui n’est malgré tout pas inquiétante, selon l’administration municipale.
La Société de transport de Montréal (STM) devra cependant élaborer, durant les travaux préparatoires, une stratégie de gestion des contaminants. Celle-ci encadrera la construction de la station Viau – nom provisoire –, sur le site du futur édicule au coin des rues Jean-Talon et de Cannes, près du boulevard Viau, où on trouvait auparavant un restaurant McDonald’s.
Les contaminants HAC sont des gaz à effets de serre qui servent divers usages – propulseurs d’aérosols, solvants et agents de dégraissage. Ils présentent des dangers lors d’une exposition chronique, allant de syndromes divers à des risques de cancers.
Lors de la construction de la station Viau, les contaminants pourraient contaminer les eaux souterraines et les aqueducs qui acheminent l’eau potable.
La Ville se veut cependant rassurante, son relationniste média Hugo Bourgoin affirmant que «la sécurité autant des riverains que des travailleurs sur le chantier est une priorité». Pour cela, une entente a été conclue entre la municipalité et la STM.
Un guide de surveillance des contaminants
L’entente en question a été présentée lors de la séance du comité exécutif du 17 août. Le comité a alors décidé d’obliger la STM à rédiger un guide de surveillance et de suivi en chantier. Celui-ci devra être approuvé par la Ville avant le début des travaux de construction.
La STM et la Ville se sont entendues sur le fait que ce guide devra contenir un programme d’échantillonnage et un plan de protection des actifs municipaux et du traitement de l’eau contre la contamination.
Ce guide devra aussi «détailler les moyens de protection, requis dans la zone contaminée la plus contraignante […] pour approbation avant le début du chantier», explique Hugo Bourgoin.
Protection des infrastructures et des citoyens
La municipalité affirme que «la protection des infrastructures de la Ville se fera notamment à l’aide d’une membrane d’étanchéité, d’une garniture spécifique de joint et du remplacement de PVC par le béton». Selon l’entente signée entre la Ville et la STM, les coûts de ces mesures seront aux frais de la STM.
Quant au risque pour les civils, un processus est même prévu en cas de litige. Si un citoyen venait à se plaindre vis-à-vis des contaminants, un inspecteur serait envoyé sur place pour enquêter sur le problème.
Ces travaux préparatoires avaient pour objectif initial de détourner des aqueducs, des câbles souterrains et des égouts. Ils serviront désormais également à gérer les risques de contamination et devraient s’échelonner jusqu’à l’automne 2023, avec une pause au prochain hiver.
Une zone perturbée par les travaux
Dans un communiqué, la STM a précisé que les travaux préparatoires occasionneront des entraves routières sur le boulevard Viau ainsi que la rue Jean-Talon. Des déviations sont planifiées.
La STM indique aussi que «plusieurs arrêts de bus des lignes 136, 141, 188 et 372 seront annulés ou déplacés».
La STM ajoute que l’accès aux commerces sera maintenu.
La première phase des travaux prendra place sur le boulevard Viau, entre les rues Paisley et Jean-Talon, et sur la rue Baunard, à proximité de la rue de Cannes. La deuxième phase se déploiera sur la rue de Cannes, entre les rues Baunard et Jean-Talon. La troisième touchera l’intersection Jean-Talon/de Cannes.