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Élections italiennes: un conseiller municipal félicite un parti «postfasciste»

Le doyen du conseil municipal et conseiller de Ville à Saint-Léonard, Dominic Perri
Le doyen du conseil municipal et conseiller de Ville à Saint-Léonard, Dominic Perri Photo: Archives, Félix Lacerte-Gauthier, Métro Média

À la suite de la victoire du parti «postfasciste» Fratelli d’Italia lors des récentes élections générales italiennes, le doyen du conseil municipal de Montréal et conseiller de ville de Saint-Léonard-Ouest Dominic Perri a félicité le parti et sa cheffe, Giorgia Meloni, sur son compte Twitter.

Les électeurs italiens se sont exprimés une semaine avant leurs homologues québécois. Ils ont, eux, décidé de rompre avec la continuité et ont porté un parti considéré comme postfasciste, Fratelli d’Italia, et sa cheffe en tête du suffrage. Cette dernière, Giorgia Meloni, devrait donc devenir présidente du Conseil, soit l’équivalent du premier ministre au Canada.

Dominic Perri a qualifié ce résultat de «choix historique» sur son compte Twitter. Il a par la suite souligné que Justin Trudeau et le gouvernement canadien n’avaient pas transmis leurs féliciations à la gagnante.

Le conseiller municipal a de son côté félicité Giorgia Meloni, à la tête du parti « postfasciste » mais n’en a pas fait autant lors de la victoire de François Legault aux élections provinciales du 3 octobre.

M.Perri a également tweeté, en italien, espérer que la devise de Saint-Léonard – Res non verba, qui se traduit par Des actes pas des mots – puisse être celle de cette «nouvelle Italie».

Un parti polémique et aux vues LGBTphobes

Le parti Fratelli d’Italia est fermement opposé au mouvement LGBT, que Mme Meloni qualifie de «lobby», elle qui est contre les revendications d’égalité de droit pour les couples homosexuels, dont le droit au mariage. La cheffe du parti se place comme partisane de la famille «naturelle» et s’oppose à «l’idéologie de genre».

D’autres polémiques frappent ce parti qui a longtemps tenu le dictateur fasciste Benito Mussolini en admiration. Giorgia Meloni a par ailleurs déjà affirmé qu’il s’agissait d’un bon dirigeant, avant de revenir sur ses propos.

Le parti montre également une opposition claire à l’immigration, arguant qu’elle accentue les problèmes de sécurité dans la péninsule. Giorgia Meloni avait même fait réagir durant la campagne en diffusant la vidéo d’un viol commis par un migrant.

Mme Meloni a aussi été remarquée pour sa défense d’une politique nataliste et sa déclaration selon laquelle l’avortement est une «défaite», même si elle ne veut pas pour autant enlever ce droit aux femmes italiennes.

Aucune condamnation

En entrevue avec Métro, Dominic Perri a justifié ses tweets par le fait «qu’une femme élue pour la première fois à titre de première ministre en Italie mérite d’être souligné».

Interrogé sur les opinions xénophobes de Giorgia Meloni, Dominic Perri n’a pas souhaité dire s’il soutenait le droit à l’avortement ou les droits LGBT, dont le mariage homosexuel. Il a également refusé de condamner l’admiration passée de Mme Meloni pour Mussolini et aussi refusé de dire s’il soutenait l’immigration, qui est pourtant très importante à Saint-Léonard.

Le doyen du conseil municipal a seulement rappelé que son attention était dirigée vers Saint-Léonard et Montréal.

Dans son parti, Ensemble Montréal, on s’inquiétait pourtant récemment de l’élection de Giorgia Meloni. Alors qu’il exprimait son désaccord à l’égard des propos du ministre Jean Boulet, Aref Salem, chef de l’opposition et chef d’Ensemble Montréal, en avait profité pour dénoncer la montée de la xénophobie en Italie et en France. La collègue de M. Perri, la conseillère d’arrondissement Arij El Korbi, a elle aussi exprimé des inquiétudes sur la montée de l’extrême droite en Europe.

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