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Deux projets d’épiceries citoyennes dans Saint-Henri

épicerie Saint-Herni
La pandémie a révélé les besoins criants en matière d’accès à des aliments frais et abordables dans Saint-Henri Photo: Collaboration spéciale

Devant le désert alimentaire que représente l’ouest de Saint-Henri, deux regroupements souhaitent chacun créer une épicerie communautaire ou coopérative dans le quartier. L’un croit pouvoir concrétiser son projet d’ici l’automne tandis que le second en est à ses premières ébauches.

La pandémie a davantage mis en relief les problèmes d’accès à des aliments abordables dans Saint-Henri. Durant le confinement, une banque alimentaire a été lancée à la Maison Benoit Labre pour répondre aux besoins croissants.

«S’il y a une bonne chose que la crise a amenée, la conscience qu’à Saint-Henri on a besoin d’une solution permanente en sécurité alimentaire. C’est encore plus évident maintenant.» — Sonja Engmann, organisatrice communautaire

La seule épicerie du secteur, située à l’est de la voie ferrée, serait difficile d’accès géographiquement et financièrement pour plusieurs. «Premièrement, c’est loin pour s’y rendre. Tu ne peux pas y aller si tu n’as pas d’auto, quasiment. Deuxièmement, ce n’est pas super abordable», soutient Sonja Engmann, organisatrice communautaire à la Corporation de développement communautaire (CDC) Solidarité Saint-Henri (SSH).

Depuis 2018, l’organisme et un comité citoyen planchent sur la création d’un OBNL en alimentation. Celle-ci aura notamment pour mandat de soutenir une épicerie communautaire gérée par les résidents et d’une banque alimentaire.

«À court terme, ça va être réalisé au même endroit qui sera annoncé bientôt. On est en train d’attacher les dernières ficelles avec les partenaires, dont le propriétaire de l’endroit», indique Mme Engmann.

Le projet compte sur un soutien de 84 000$ sur deux ans de l’arrondissement. À long terme, les instigateurs aimeraient utiliser l’ancienne bibliothèque de la rue Notre-Dame Ouest, vacante depuis 2008, pour transférer une partie de leurs activités, dont l’épicerie.

Coopératif

Mis sur pied il y a plus d’un mois, le collectif La Dal développe un projet d’épicerie coopérative grand public, qu’il aimerait aussi voir dans l’ancienne bibliothèque. «Malgré son état de décrépitude, il n’y a pas de bâtiments qui seraient mieux faits pour le projet qu’on veut mettre en place. Il se situe dans le désert alimentaire qu’on veut combattre et c’est un bâtiment public, qui nous permettrait donc de sauver sur le loyer», mentionne le porte-parole, Dimitri Espérance.

À l’étape de la mobilisation, le collectif a déposé une pétition d’environ 700 noms en soutien au projet, lors du dernier conseil d’arrondissement, le 8 juin.

M. Espérance se dit déçu de la réponse alors qu’aucun engagement n’a été pris. «Nous n’avons pas de reçu de projet jusqu’à présent. On a toujours eu l’ouverture à l’arrondissement Le Sud-Ouest d’étudier ce qu’on voulait bien nous déposer», a mentionné la conseillère d’arrondissement, Sophie Thiébaut,

Dimitri Espérance promet de revenir à la charge avec un projet plus étoffé. Sans avoir encore d’échéancier, il aimerait un avancement considérable d’ici la prochaine année.

Plusieurs projets ont été proposés pour ce bâtiment qui exige d’importants travaux de réfection et de décontamination, a indiqué le maire Benoit Dorais. En réponse à une question sur l’avenir de l’édifice, il a promis qu’il sera préservé. L’administration souhaite y voir un projet porteur pour la communauté.

Cohabitation

SSH invite le collectif La Dal à se joindre à leur initiative. Selon M. Espérance, les deux projets peuvent toutefois coexister, faisant valoir que Saint-Henri connaît un retard en termes d’autonomie alimentaire.
Il donne l’exemple du quartier Pointe-Saint-Charles qui compte plusieurs organismes qui offrent différents services en alimentation.

Les deux regroupements s’inspirent d’ailleurs de l’épicerie autogérée Le Détour dans le Bâtiment 7.

200

Depuis la mise sur pied de sa banque alimentaire à la mi-mars, la Maison Benoit Labre dans Saint-Henri distribue entre 150 et 200 paniers par semaine.

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