Pas de terrain synthétique au parc de la Vérendrye

Le maire Benoit Dorais a voté contre l’abandon du projet. Les associations de soccer et de football ont aussi réagi très négativement. Les quatre élus de Projet Montréal, majoritaires au Conseil, avaient annoncé leurs couleurs dans ce dossier lors de la campagne électorale, questionnant l’aménagement d’un terrain synthétique dans le parc situé à l’angle du boulevard De La Vérendrye et de la rue Jolicoeur.

Ce projet de 2,7 M$, qui aurait bénéficié d’une subvention de 1,2 M$ du gouvernement du Québec, était inscrit au programme d’immobilisations de l’arrondissement depuis 2008. Et il était avancé. L’arrondissement devra en effet payer une pénalité de 82 000$ puisque lors de la séance du conseil d’octobre dernier, un contrat de 2 067 066,54$ avait été octroyé aux Entreprises de construction Ventec pour les travaux de préparation du terrain afin d’y installer le tapis synthétique. La conseillère de Projet Montréal, Sophie Thiébaut, avait été la seule à voter contre cette résolution.

Lors de la consultation publique tenue en 2013 sur l’aménagement du parc, des citoyens avaient exprimé des inquiétudes concernant l’utilisation de ce type de surface. Ceux qui demeurent à proximité disaient craindre notamment la formation d’un îlot de chaleur. Ils insistaient aussi sur l’importance de continuer à avoir librement accès à cet espace vert.

Les terrains à surface synthétique se multiplient. Le grand avantage: ils sont toujours en bon état et permettent donc un plus grand nombre d’heures d’utilisation. Mais les conseillers de Projet Montréal estiment qu’il est possible de répondre aux besoins des associations sportives avec les terrains naturels. Tout en annulant le projet, ils ont indiqué qu’une somme de 1,5 M$ serait investie pour l’entretien des parcs.

«Lors de la campagne électorale, on avait pris l’engagement de regarder le dossier de A à Z, de voir si c’est bon pour le Sud-Ouest», a expliqué le conseiller de Projet Montréal dans le district de Saint-Paul–Émard, Alain Vaillancourt. On voulait aussi regarder si le parc Ignace-Bourget aurait constitué un meilleur choix pour l’aménagement d’un tel terrain. Mais on a constaté que l’endroit ne s’y prêtait pas.

Pour en arriver à leur décision, les élus ont pris en compte un ensemble de facteurs. On a mis dans la balance les coûts d’aménagement du terrain et du remplacement éventuel de la surface dont la durée de vie est de «8 à 10 ans», a indiqué Alain Vaillancourt. La gestion en fin de vie utile du terrain, l’impact sur les îlots de chaleur et l’obligation de clôturer l’espace de jeu sont aussi des aspects qui ont été examinés.

Pour satisfaire les besoins des associations sportives et de l’ensemble de la population, Projet Montréal entend donc miser sur les surfaces naturelles. Alain Vaillancourt a mentionné plus particulièrement les parcs de la Vérendrye, Ignace-Bourget, D’Arcy-McGee et Louis-Cyr. Le plan de match: mettre les terrains en bon état, assurer une bonne rotation, mettre en place un programme d’entretien, a-t-il précisé. «Les terrains naturels ne sont pas utilisés à leur plein potentiel», a insisté M. Vaillancourt, soulignant que leur «mauvais état» n’est pas étranger à ce fait.

L’arrondissement prévoyait aussi l’aménagement d’un terrain de soccer synthétique au parc Oscar-Peterson, dans la Petite-Bourgogne. Le dossier sera étudié à la lumière des critères que s’est donné Projet Montréal.