Consacrer 80% de son revenu au logement
Desroches André - TC Media
Il est généralement reconnu qu’un ménage qui consacre 30% ou plus de son revenu brut pour se loger fait face à des problèmes d’abordabilité. Pour payer le loyer, il peut avoir à réduire d’autres dépenses considérées comme essentielles. On pense notamment à l’alimentation et la santé.
Mina Abdelfattah occupe depuis dix ans un logement du quartier Saint-Henri. Son 4 ½ non chauffé lui coûte 770$ par mois. Ça représente environ 80% de son revenu.
Cet effort financier a des conséquences pour Mme Abdelfattah, qui vit avec sa fille. Ayant le courage d’aborder la question sur la place publique, elle parle avec pudeur d’une situation difficile. «Je suis toujours dans le rouge», confie la locataire. Une fois le loyer payé, «il me reste le minimum», dit-elle.
Pour joindre les deux bouts, elle doit rogner du côté des dépenses compressibles comme l’alimentation «Parfois, je ne paye pas l’électricité au complet», dit-elle.
Cela a aussi des conséquences sur la vie sociale. «Je ne peux pas me permettre des sorties, des loisirs», explique celle qui a accepté de se faire «la voix des personnes qui ne peuvent parler».
«On a beaucoup de souci, beaucoup de stress», ne cache pas Mina Abdelfattah.
«Je fais beaucoup de marche. J’écris», dit-elle. «La lecture et l’écriture m’ont aidée. C’est une façon que j’ai de sortir ce que j’ai comme stress.»
Chercher un logement moins cher? Pas facile de quitter un endroit où l’on habite depuis dix ans, un secteur, un quartier où l’on a ses racines, où l’on a développé un réseau.
La planche de salut pour Mme Abdelfattah: «Je suis en attente d’un logement social», dit-elle. Actuellement sur la liste d’attente, elle est inscrite depuis trois ans et demi.
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