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Centres d’éducation populaire : pas de solution à sept semaines de l’expulsion

Photo: Hugo Lorini / TC Media

Alors que les baux des six centres d’éducation populaire situés sur le territoire de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) arrivent à échéance le 31 mai, le ministère de l’Éducation n’a toujours pas de solution à proposer pour assurer leur survie.

Les centres logent gratuitement depuis une quarantaine d’années dans des immeubles de la CSDM, qui n’a plus les moyens de les héberger. Elle a annoncé la fin du financement et des baux il y a trois ans. Les centres se sont tournés vers le gouvernement du Québec pour prendre le relais.

«Dans les conditions actuelles de retour à l’équilibre budgétaire et de compressions, il est évident que la commission scolaire ne peut pas mettre un sou», a insisté la présidente de la CSDM, Catherine Harel Bourdon.

Le budget 2015-2016 du ministre Carlos Leitao risque de faire mal à la CSDM, qui anticipe une réduction de son enveloppe d’environ 35 M$.

Une rencontre a eu lieu le 1er avril entre le ministre de l’Éducation, François Blais, et Mme Harel Bourdon. L’avenir des centres, dont deux sont situés dans l’arrondissement du Sud-Ouest, était à l’ordre du jour.

Catherine Harel Bourdon a réitéré la proposition formulée par la CSDM dans une résolution adoptée en février.

La commission scolaire signerait avec les centres un bail de trois ans ou emphytéotique à la condition que le gouvernement du Québec s’engage à attribuer un budget spécial pour financer les travaux de rénovation des bâtiments et assumer l’entretien annuel.

À sept semaines de l’expulsion, rien de concret ne transpire du côté de Québec. «Plusieurs pistes sont à l’étude», a simplement commenté lors d’un entretien avec TC Media Julie White, attachée de presse du ministre Blais.

Le gouvernement travaille pour en arriver à une solution avant le 31 mai, a-t-elle assuré. «C’est sûr que c’est l’objectif», a déclaré Mme White, soulignant que le ministère «ne remet pas en cause l’importance des centres d’éducation populaire».

Pression plus forte
Le temps presse pour l’InterCEP, le regroupement des six centres. «On discute de moyens pour mettre une pression plus forte sur le gouvernement», a confié Donald Nolet, coordonnateur du Carrefour d’éducation populaire de Pointe-Saint-Charles.

Les centres ont par ailleurs sollicité en début de semaine une rencontre avec le ministre Blais et la présidente de la CSDM.

Ils insistent pour faire partie des échanges. «Ça fait plusieurs fois qu’on demande de participer aux discussions, rappelle M. Nolet. À partir de maintenant on veut être assis à la table des négociations quand on parle de notre dossier.»

Les élus de l’arrondissement du Sud-Ouest appuient les centres dans leur volonté de poursuivre leurs activités dans les bâtiments qu’ils occupent. Ils ont adopté lors de la séance du conseil du 7 avril une résolution en ce sens présentée par la conseillère Sophie Thiébaut. L’arrondissement demande aussi au maire Denis Coderre de mettre son poids dans la balance pour défendre le maintien des centres.

Les centres d’éducation populaire offrent aux personnes défavorisées et exclues ainsi qu’aux nouveaux arrivants plusieurs services tels des ateliers d’alphabétisation et de francisation.

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