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Confinement entre colocs

Thomas Charles et son coloc Laurent profitent du confinement pour cuisiner ensemble et ainsi briser l’isolement, l’instant d’une recette. Photo: Gracieuseté - Thomas Charles

Alors que les familles ou les personnes seules ont leurs propres défis durant le confinement, qu’en est-il de la cohabitation entre colocs? Est-ce plus difficile? Quelles sont les conséquences qui peuvent découler du confinement pour ces groupes de personnes?

«En ce moment, il y a un repli sur soi avec sa propre famille. La colocation c’est comme une famille, mais avec quelques différences», souligne la psychologue Geneviève Beaulieu-Pelletier. Selon elle, la cohabitation apporte son lot de défis, mais aussi certains bénéfices.

Les colocs ont la chance d’avoir un soutien social à long terme pendant le confinement, ce que plusieurs personnes seules n’ont pas. «Cet aspect vient même baisser l’anxiété, explique-t-elle. Si on est capable d’alimenter les relations de façon positive, ça peut venir diminuer des symptômes qu’on pourrait potentiellement développer, comme la dépression

Pour Thomas Charles qui habite en colocation avec Laurent depuis trois ans dans Hochelaga, il se trouve chanceux d’avoir quelqu’un à qui parler. Le Verdunois Mathieu Lespérence est du même avis, mais estime quand même que les gens seuls seraient les mieux protégés. 

Routine

Si une personne en colocation ne respecte pas les consignes pour diminuer la propagation du coronavirus, cela peut entraîner de l’anxiété chez certaines personnes. Thomas Charles et son coloc ont décidé de parler ouvertement de la situation.

«On s’est entendu sur ce qu’il fallait faire. On a fait certains scénarios aussi. Par exemple, si les deux nous étions malades, je ne sais pas si on aurait l’énergie pour se faire à manger alors on s’est demandé s’il fallait faire des recettes pour les congeler», raconte-t-il.

D’autre part, partager un espace 24h sur 24 peut s’avérer une conciliation difficile. «Des ajustements sont nécessaires. Il est important de trouver quelle est notre nouvelle routine ensemble», souligne Mme Beaulieu-Pelletier. 

Elle précise toutefois qu’il ne s’agit pas d’un horaire programmé chaque heure, mais plutôt de moment défini par bloc de temps.

Briser l’isolement

Pour M. Lespérence, qui habite avec un ami et son cousin depuis trois ans, trouver un moment pour tous se réunir relevait de toute une organisation en raison de leurs horaires chargés. «Parfois, on se voyait tellement peu qu’on se demandait si on habitait encore ensemble», dit-il à la blague.

Il passe quand même beaucoup plus de temps à cuisiner avec ses colocs et il va parfois marcher sur le bord des berges après le souper avec eux. Une bonne habitude selon la psychologue.

«Sortir de ce lieu physique où on est tout le temps, ça peut faire énormément de bien, explique-t-elle. Les colocs peuvent très bien sortir à l’extérieur ensemble.»

L’experte s’attend à ce qu’il y ait plus de conflits en général à cause de la proximité. Entre colocs, il peut aussi y avoir des débordements émotionnels.

Thomas Charles est conscient de cet avertissement. Il ne sait pas à long terme comment lui ou son coloc pourrait réagir face à un grand stress. 

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