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Opérateur de métro : Un métier plus complexe qu'il n'y paraît

Avis aux intéressés?: pour devenir opérateur de métro, il faut avoir déjà été chauffeur d’autobus et avoir son permis depuis cinq ans. Mais comme les départs à la retraite s’accélèrent et que tout le monde à la STM n’est pas intéressé par la noirceur des tunnels, certaines jeunes recrues accèdent rapidement à la «cabine de pilotage» du métro montréalais.

«Idéalement, il me faudrait 315 opérateurs de métro. Actuellement, j’en ai un peu moins de 280», note André Fafard, chef des opérations. Heureusement, la STM peut compter sur des employés d’expérience comme Alain Bourque, qui est dans la maison depuis 30 an­nées. Après 20 ans en tant que chauffeur d’autobus et 4 ans au guichet, il roule sur la ligne orange depuis 6 ans.

Moins stressant
«Par rapport à l’autobus, le métro, c’est moins stressant; il n’y a pas de perception à faire, pas de bouchons à gérer, pas de neige l’hiver, et la loge est climatisée», lance-t-il. Par contre, les claustrophobes doivent s’abstenir : la loge est exiguë et les tunnels sont assez sombres.

La STM voulant favoriser la mobilité interne, elle permet, chaque année, à ses chauffeurs d’autobus, ses changeurs et ses opérateurs de métro d’indiquer sur une liste les autres fonctions qu’ils aimeraient exercer. Comme la priorité est donnée aux plus anciens, nombreux sont les employés qui, en fin de carrière, optent pour le métro et ses conditions de travail plus relax.

La moyenne d’âge des opérateurs de métro est donc élevée (49 ans), ce qui cause quelques maux de tête à leur directeur des opérations. «À la STM, environ 500 chauffeurs, changeurs ou opérateurs sont éligibles à la retraite (15 % des effectifs), note M. Fafard. Ça ne veut pas dire qu’ils vont partir, mais ils peuvent aussi très bien se décider sur un coup de tête», ajoute-t-il

Deux mois de formation
En deux ans et demi, 59 opérateurs de métro ont tiré leur révérence. Et lorsque la liste des personnes pouvant combler ces départs à l’interne est vide, la STM se tourne parfois vers ses nouvelles recrues : «Ça m’est déjà arrivé de prendre des gens qui avaient quelques mois d’ancienneté», confir­me André Fafard.

La formation d’un nouvel opérateur de métro prend deux mois et d’après
M. Bourque, la fonction est plus complexe qu’il n’y paraît. «À l’heure de pointe, on a 1 200 personnes sous notre responsabilité. Il faut savoir réagir adéquatement», fait-il remarquer, lui qui a déjà dû coordonner le début d’évacuation dans l’obscurité de 500 passagers, à la suite d’une panne électrique.

Si la salle de contrôle gère une partie du travail de l’opérateur de métro, ce dernier doit néanmoins être capable de conduire une rame de façon manuelle. Son travail nécessite aussi une bonne dose de vigilance. «Il y a les enfants qui se tiraillent sur le bord du quai, les gens qui se sauvent dans le tunnel… C’est donc important de regarder ce qui se passe et de réagir rapidement.»

Et lorsqu’il arrive des incidents malheureux, la STM offre à ses employés un service de soutien, tient-il à préciser.

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