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Campagne et prédictions 

CHRONIQUE – Campagne québécoise 2018. Campagne fédérale 2019. Campagne présidentielle américaine 2020. Campagne fédérale 2021. Campagne montréalaise 2021. Campagne québécoise 2022.

Un feu roulant électoral où la forme, i. e. l’art communicationnel, l’emporte d’ordinaire trop aisément sur le fond.

Sans tomber dans la nostalgie outrancière, avouons qu’à l’époque de l’absence des médias sociaux, l’accent sur le contenu se voulait plus naturel. D’abord, parce que seuls les médias traditionnels contrôlaient le filtre de ce qui, ou non, pouvait faire la nouvelle. Moins de superficialité, par la force des choses. Ensuite, et conséquemment, impossible pour un candidat ou une formation de contourner, à son avantage, le filtre en question.

bannière élections québec 2022

Pour les sceptiques: Donald Trump aurait-il pu devenir président sans Twitter? Et l’attaque du Capitole? Et son retour potentiel?

Avec ces paramètres en filigrane, débute cette semaine la dernière campagne québécoise. Le feu déjà pris dans la grange électorale, ceci m’a donné envie, chose rarissime, de m’amuser au jeu – par définition impossible – des prédictions.

La normalisation d’Éric Duhaime

En un temps record et malgré son lourd passé radiophonique, le polémiste aura hissé son parti au rang des joueurs majeurs. Deuxième dans la quasi-totalité des comtés caquistes, le PCQ peinera à amasser d’autres sièges que celui de son chef, mais deviendra l’une des sérieuses alternatives de 2026. Ceci, bien entendu, si Duhaime – avec la complicité de ses complaisants usuels – poursuit son travail de normalisation.

L’avant-dernière élection du Parti québécois

Et pourquoi pas la dernière? Parce qu’Yves-François tentera prochainement le coup de la «réanimation du moribond», tout comme il l’avait fait, avec un succès manifeste, au Bloc. Et l’idée de tout miser sur le concept d’indépendance? Sachant celle-ci plus populaire que le parti l’ayant enfantée, un bon pari. Mais trop peu trop tard: après 15 ans de chasse aux voiles, l’identitaire est dorénavant kidnappé par le populisme caquiste, qui ne le laissera pas s’évader de sitôt. Respects à Pascal Bérubé, le prochain des derniers des Mohicans qui, au contraire de trop d’ex-péquistes obnubilés par le mirage du pouvoir court terme, refuse de balancer ses convictions en bas du bus.

Les paradoxes solidaires

Il est maintenant loin, le parti des convictions de Françoise David et d’Amir Khadir. Au point que d’aucuns y voient maintenant – difficile de les blâmer – un parti fondu dans la masse, lorgnant un brin à la gauche du spectre électoral. À vouloir (trop) se faire aimer du centre et ses gains potentiels, on en vient, en bref, à s’auto-dénaturer. Autre paradoxe: avec moins de 50% de ses électeurs et membres appuyant l’indépendance du Québec, l’opération chèvre et chou devient de plus en plus difficile à maintenir.

Les louvoiements libéraux

Après un intense jeu du «Avance, Hercule» sur le plan linguistique, le parti semble faire de même sur la question environnementale: sans être exclu entièrement du mégaphone, le plan vert proposé, porteur et conséquemment audacieux, laisse déjà sa place aux classiques économiques propres au PLQ. Oaaaaaahhhh (re: onomatopée du bâillement).

Aux trousses de Legault

Qu’on les aime peu, beaucoup ou modérément, reste que les quatre chefs des partis d’opposition – pour bien les connaître personnellement – sont de vrais «petits vites». Oui, même Duhaime. Or, par opposition à un François Legault au coffre rhétorique et intellectuel nébuleux, disons que la lutte risque d’être plutôt inégale. Reste à voir la place accordée aux enjeux d’importance, au-delà des formules populistes éculées.

Score final

Ah ah! Pensiez pas que je suis assez fou pour inscrire ça par écrit, toujours?

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