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Manger des animaux, nager

CHRONIQUE – Forte du courant vert entrepris depuis son arrivée au pouvoir, l’administration Plante – sans mauvais jeu de mots – s’engageait dernièrement à offrir un minimum de 75% de menus végétariens lors de ses événements, une conséquence directe de l’adhésion de la ville à « The Good Food Cities », un réseau mondial de municipalités liguées dans la lutte aux changements climatiques.

Signalement de vertus, comme me le diront quelques interlocuteurs sur Twitter? Pas vraiment, non. L’angle mort par excellence du réchauffement, en fait.

Parce que combien de blâmes quant à l’idée de prendre l’avion pour un voyage dans le Sud? Combien de griefs pour l’utilisation de véhicules énergivores? Combien de coups de fouet pour l’absence de recyclage? De compost? De BIXI? Des tonnes. En comparaison, combien de débats publics sur l’impact direct de la consommation animale sur le phénomène? Peu ou pas du tout.

Rater l’essentiel, en quelque sorte, ladite consommation – et son élevage afférent – représentant la source première d’émissions de gaz à effet de serre sur la planète devant…tout le reste, transports inclus. Au point où un rapport de la Oxford Martin School* indique que l’adoption mondiale d’un régime végétalien aurait pour effet de réduire de 66% les émissions de CO2 propres à l’alimentation, elle-même responsable du tiers des GES.

Selon Joseph Poore, qui a mené l’étude publiée dans la revue Science : « Une telle diète constitue la meilleure manière de réduire notre empreinte carbone, non seulement sur le plan des gaz à effet de serre, mais aussi quant à l’acidification, l’eutrophisation, le bon usage des terres et la consommation d’eau. L’agriculture animale est le secteur provoquant la plus grande multitude de problèmes environnementaux. C’est drôlement plus important que de diminuer nos voyages par voie aérienne ou encore acheter une voiture électrique. »**

On parle d’ailleurs – entre autres choses – d’une spirale infernale : Plus d’agriculture animale émet plus de CO2. Plus d’agriculture animale oblige plus de déforestation. Moins de forêts, moins d’absorption de…CO2.

La belle affaire.

En fait, 91% des terres de l’Amazonie (le tiers des poumons planétaires) « récupérées » aux suites des incendies provoqués par la directive de Bolsonaro servent aujourd’hui aux pâturages ou à nourrir le bétail, alors qu’elles pourraient plutôt servir aux plantations de céréales, fruits ou légumes, nourrissant ainsi nombre de bouches tout en freinant, par la force des choses, le réchauffement.

Ajoutons à ce précède un chiffre aux allures spectaculaires : environ 70% des réserves d’eau douce mondiales sont consacrées à l’agriculture et l’élevage. Ouais. Question : combien de litres d’eau nécessaire à la production d’un seul kilogramme de boeuf? Réponse:  13 500 litres.***

Ceci, bien entendu, sans compter l’aspect purement cruauté animale. Selon les conclusions de AsapSCIENCE, pratiquement 150 milliards d’animaux sont bouffés annuellement, soit une moyenne d’environ 2000 êtres sensibles à chaque…seconde. Carnage institutionnalisé.

Morale de l’histoire ? Si vous êtes rendu jusqu’ici, vous l’avez déjà saisie.

Sources :

* La consommation de viande, première cause du réchauffement climatique

** Eat less meat to avoid dangerous global warming, scientists say

*** Pourquoi la viande est-elle si nocive pour la planète ?

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