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Attention à ces études qui «prouvent» que les e-cigarettes sont «toxiques»

Depuis l’invention de la cigarette électronique, des gens s’en méfient, affirmant qu’on ne connaît pas encore tous les effets qu’elle peut avoir sur la santé (c’est d’ailleurs le cas de l’inspecteur viral).

Il est donc normal que, à chaque fois qu’une étude «prouve» qu’elles sont toxiques, des gens crient haut et fort, «HA! On le SAVAIT!» (Ce qui n’est PAS le cas de l’inspecteur)

Plusieurs articles de cette sorte ont été publiés en début de semaine, alors que deux études, une menée par le chercheur Joseph G. Allen de la prestigieuse université Harvard, et l’autre par John P. Ritchie Jr. de l’université Penn state, ont trouvé des substances toxiques dans la fumée de cigarette électronique.

Panique totale dans 3… 2… 1…

Mais non. Avant de partir en peur, regardons ce que disent les études en question.

Étude #1

L’étude de Joseph G. Allen (cliquez ici pour obtenir le texte complet), publiée dans le journal Environmental Health Perspectives, a tenté de mesurer le taux de diacétyle dans la fumée des cigarettes électroniques. Cet additif alimentaire retrouvé notamment dans le maïs soufflé est une cause possible de la Bronchiolite oblitérante (un très bon nom de groupe de black métal) lorsqu’elle est inhalée.

Les chercheurs ont examiné 51 sortes de liquide pour cigarettes électroniques. [MUSIQUE DRAMATIQUE] Ils ont trouvé du diacétyle dans 39 d’entres elles! Waaaah!

Sauf que…
Sauf que les concentrations sont extrêmement basses. La concentration la plus importante mesurée est 239 μg par e-cigarette. La plupart se situent sous 10 μg par e-cigarette. Et quand on dit «par e-cigarette», on veut dire par cartouche de liquide, pas par inhalation.

Est-ce beaucoup?

Pour vous donner une idée, une autre étude, menée par Kazutoshi Fujioka et publiée en 2005 dans le journal Environmental toxicology, a mesuré des concentrations de diacétyle variant entre 301 et 433 μg par cigarette de tabac.

Donc une cartouche de cigarette électronique contient moins de diacétyle qu’une seule cigarette traditionnelle. L’inspecteur ne vapote pas, mais il sait qu’une cartouche de cigarette électronique offre beaucoup plus d’inhalations qu’une cigarette de tabac (nos lecteurs qui vapotent pourraient peut-être nous éclairer. Ce site suggère qu’on peut avoir entre 325 et 525 inhalations par cartouche).

Donc, en d’autres mots, oui, il y a une substance toxique dans la fumée des e-cigarettes, mais les concentrations sont très, très, très faibles.

Pas de matière à paniquer, donc, mais c’est une piste de recherche intéressante.

Étude #2

L’étude de John P. Ritchie Jr, publiée dans le journal Chemical Research in Toxicology, examinait quant à elle la présence de radicaux libres dans la fumée des e-cigarettes.

Les radicaux libres peuvent contribuer à endommager des cellules, et c’est pourquoi on les associe aux cancers causés par le tabagisme.

Presto! L’étude en question a décelé la présence de radicaux libres dans la fumée des cigarettes électroniques.

Sauf que…
Sauf que la concentration est entre 100 et 1000 fois moins que ce qu’on retrouve dans la fumée des cigarettes traditionnelles.

Encore une fois, les concentrations sont très, très, très faibles.

Encore une fois, c’est un résultat intéressant qui mérite d’être examiné, mais ce n’est pas la preuve que les cigarettes électroniques sont «toxiques».

Conclusion

Est-ce que la cigarette électronique est bonne pour la santé? L’inspecteur croit que personne ne peut faire cette affirmation.

Par contre, les études qui ont été publiées cette semaine ne permettent pas démontrer qu’elles sont aussi néfastes pour la santé que les cigarettes traditionnelles, loin de là (c’est un pneumologue qui vous le dit).

Les substances toxiques ont bel et bien été retrouvées dans la fumée des e-cigarettes, mais il faut remettre les résultats en contexte. Les concentrations sont minuscules comparées à celles que relâchent les cigarettes traditionnelles.

MAIS (puisqu’il y a toujours un mais), cela n’exclut pas la possibilité que d’autres études trouveront un jour des effets néfastes associés au vapotage. Vapoter, c’est à vos risques et périls, mais, pour le moment, la science penche plus vers le vapotage que l’usage du tabac.

Faire ni l’un, ni l’autre serait probablement mieux.

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