Des fleurs pour l’Ukraine
CHRONIQUE – Au cours de la dernière semaine, vous avez peut-être vu circuler des photos de membres des communautés autochtones de partout sur l’île de la Tortue (Amérique) portant des foulards aux couleurs éclatantes et parsemés de fleurs.
Ces kokum scarves (kokum qui signifie «grand-mère» en Cri), que les Autochtones affectionnent particulièrement, sont portées cette semaine en symbole de solidarité avec le peuple ukrainien puisque qu’elles proviennent d’Ukraine justement.
Pour plusieurs communautés autochtones au Canada, mais plus spécifiquement les Cris, les Denes et les Métis, de nombreux échanges culturels ont eu lieu avec les Ukrainiens au cours de leur histoire.
En effet, ces deux peuples, qui ont comme valeurs fondamentales la générosité, l’empathie et la curiosité, ont tissé des liens qui perdurent encore aujourd’hui. Ils se sont soutenus lors des moments difficiles de la colonisation du Canada et ont, par la même occasion, partagé leur culture en échangeant leurs biens et services.
Il n’est pas rare de voir des pierogis et des cabbage rolls ukrainiens vendus dans les pow-wow ou dans certaines communautés des Prairies. Il est même courant de voir des Ukrainiens dans ces réserves en train de vendre leurs produits.
Aujourd’hui, les kokum scarves sont utilisées autant par les aînées autochtones pour se protéger du soleil que les danseuses de pow-wow qui l’incluent dans leur régalia traditionnelle ou par les hommes de différentes Nations qui l’utilisent comme bandeau autour de la tête.
Il s’agit là d’un excellent exemple d’appréciation culturelle et d’un symbole vestimentaire qui représente la force et le courage de nos matriarches et nos affinités historiques avec le peuple ukrainien que l’on retrouve dans nos habits traditionnels, contemporains et nos régalias.
Cette proximité avec le peuple ukrainien rend justement ce qui arrive en ce moment en Ukraine d’autant plus crève-cœur pour toutes les personnes des Premières Nations qui ont été affectées de près ou de loin par ce peuple incroyable et sa culture, aujourd’hui attaqués.
Comme beaucoup de personnes touchées par les événements, je me suis creusé la tête pour savoir ce que je pouvais faire. Parce que, malheureusement, même si les réseaux sociaux ont fleuri partout cette semaine aux couleurs des kokum scarves, celles-ci témoignent tout autant de notre solidarité pour nos frères et sœurs ukrainiens que de notre impuissance face à cette horrible guerre.
J’aurai beau les porter dans mon cœur, ma tête et sur mon foulard, les Ukrainiennes et Ukrainiens ont actuellement besoin de plus que des fleurs et des belles pensées.
Je profite donc de cette tribune que je suis privilégié d’avoir pour vous encourager à, en plus de votre solidarité et si vous pouvez vous le permettre, offrir également votre soutien financier aux personnes ukrainiennes déplacées de force ou encore prises dans une zone de guerre en allant visiter le site canadahelps.org où vous trouverez des dizaines d’organismes pertinents.
Kchi wliwni (merci beaucoup)
Adio (au revoir)