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«Il n’y a pas de limite entre nous et le fleuve», dit Mylène Paquette

Photo: Archives Métro

Seule à bord de son bateau durant sa traversée de l’Atlantique Nord à la rame en 2013, l’athlète-aventurière-conférencière Mylène Paquette a appris à bien connaître l’eau, et elle veut la protéger.

L’ambassadrice du fleuve Saint-Laurent pour la fondation David Suzuki s’est entretenue avec Métro  de son amour pour l’or bleu et pour tout ce qui l’habite.

Qu’est-ce que le fleuve Saint-Laurent représente pour vous?
Quand on le met en perspective dans l’histoire, c’est un peu à cause de lui qu’on est ici et qu’on s’est développés. C’est l’autoroute naturelle du Québec. C’est l’histoire, l’économie et notre richesse.

Il n’y a pas de limite entre nous et le Saint-Laurent.

Quarante-cinq pour cent des Québécois qui boivent l’eau du robinet boivent de l’eau provenant du Saint-Laurent ou de son bassin versant. Si le fleuve est affecté d’une quelconque façon, notre santé l’est aussi.

D’où vous vient cet amour pour le fleuve?
Pour me préparer à ma traversée de l’Atlantique, j’avais ramé de Montréal aux Îles-de-la-Madeleine en 2011. C’est là que j’ai vraiment eu un coup de foudre pour notre fleuve.

Avec mon embarcation, j’ai dû vivre sur le Saint-Laurent, apprendre à le respecter parce qu’il est tellement différent d’un endroit à un autre. On ne peut pas prétendre le connaître. Il nous en apprend tous les jours.

À quel point votre traversée de l’Atlantique à la rame en solo en 2013, vous a-t-elle sensibilisée à la protection des plans d’eau?
Ç’avait commencé avant, en 2010. J’avais fait une traversée en équipage du Maroc à la Barbade, et j’avais vu des déchets. À partir de ce moment, je me suis dit «Tu ne peux pas fréquenter l’eau, les mammifères marins, le phytoplancton, l’univers merveilleux de l’océan et ne parler que de ça. Il faut aussi parler des aspects négatifs de ce que tu rencontres.» J’ai pris cette responsabilité. Je veux redonner à la nature ce qu’elle me permet de vivre.

Vous avez été impliquée dans le mouvement d’opposition au projet d’oléoduc Énergie Est. Quelle est votre opinion sur la façon dont le dossier a été géré au Québec?
D’abord, c’est une aberration. Le prix de l’essence descend et il faut se demander s’il est vraiment rentable d’exporter les sables bitumineux. Et si c’est sécuritaire. Il faut s’asseoir et se poser la question. Ce n’était pas rassurant à la base de voir le gouvernement du Québec qui n’appliquait pas ses propres lois en environnement et laissait passer des choses avec TransCanada. Les différents maires (les villes de la communauté métropolitaine de Montréal) se sont levés, et c’est rassurant. Nous pouvons nous réjouir de ça.

Quels autres défis environnementaux attendent le fleuve?
Évidemment, il y a le réchauffement climatique. L’évaporation des Grands Lacs, qui pourrait survenir, affecte directement le Saint-Laurent.

Il y a également l’érosion des berges. Je pense notamment au lac Saint-Pierre (situé sur le fleuve, près de Trois-Rivières). Le passage des navires provoque des vagues et un certain mouvement des sédiments qui peuvent nuire à diverses espèces. Il y a des solutions à ça, comme le retour au cabotage en utilisant de plus petites embarcations pour transporter du matériel.

Des projets plein la tête

La traversée de l’Atlantique ne sera pas la dernière aventure de Mylène Paquette. La Québécoise a d’autres projets en tête. «C’est difficile d’en parler en ce moment parce qu’il y a plein de projets en cours de route. Et puis je ne veux pas enterrer la traversée à la rame tout de suite. Les gens veulent encore en entendre parler. Je suis très motivée à faire quelque chose à la voile, quelque chose de spectaculaire, mais pas tout de suite. C’est le genre de chose qu’on doit désirer et qu’on planifie longtemps.

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