Réduire le contingentement en science
La sixième édition des 24 heures de science a eu lieu les 6 et 7 mai derniers. Durant ces journées, des centres de recherche partout au Québec ont ouvert leurs portes à la population afin de démystifier leurs travaux et de démontrer leur pertinence. Dans la métropole, il était possible de se familiariser avec le fonctionnement du cerveau à l’Institut neurologique de Montréal, de réaliser l’importance de la chimie dans la fabrication des cosmétiques à l’Université de Montréal ou de découvrir la physique du golf à l’Université Concordia.
Un des objectifs de cette journée est de permettre aux jeunes de découvrir les carrières scientifiques qui s’offrent à eux. Bien des jeunes entretiennent encore des préjugés envers ces carrières. Ils les croient ennuyeuses et réservées aux «rats de laboratoire». Il est donc important de leur permettre de rencontrer des chercheurs enthousiastes et de constater d’eux-mêmes l’importance des avancées de la science.
Malheureusement, certains de ces jeunes réaliseront par la suite qu’une carrière scientifique n’est pas ouverte à tous. D’abord, sur le plan des études, la préparation aux carrières en science est la plus exigeante de toutes. Cela fait peur à bien des jeunes, qui ont souvent de la difficulté à avoir les préalables en mathématiques et évitent l’étude des sciences au secondaire et au collégial.
Ces difficultés sont évidemment accentuées par le contingentement des programmes scientifiques. La grande majorité d’entre eux ne peuvent accueillir qu’un nombre parfois très limité d’étudiants. En effet, de former un médecin, un ingénieur ou un chercheur de haut calibre coûte cher. Il n’est donc pas possible d’admettre tous ceux qui ont acquis les préalables de base. Les universités sélectionneront alors parmi eux, ceux qui présentent les meilleures chances de compléter leur formation avec succès.
Tous les ans donc, et ce, bien que les carrières scientifiques offrent de très bonnes perspectives d’emploi, certains jeunes doivent être refusés même s’ils possèdent les acquis nécessaires. Les jeunes comprennent d’ailleurs très bien que, s’ils choisissent de poursuivre des études en science, il ne leur suffira pas de simplement maîtriser les préalables mais qu’il leur faudra être parmi les meilleurs.
Comme les universités n’auront jamais des ressources illimitées, certains programmes seront toujours contingentés. Mais maintenant que les droits de scolarité augmentent, il faut espérer que les universités augmenteront aussi le nombre d’étudiants admis dans certains programmes. On pense par exemple aux programmes de formation en pharmacie, en écologie et en génie aérospatial, des programmes à caractère scientifique qui ne diplôment pas suffisamment pour répondre aux besoins du marché.
Les universités nous rappellent toujours qu’elles préparent la relève scientifique dont le marché a besoin. Cela implique d’offrir leur chance à autant de jeunes que possible!