L’univers de Zelda dans une salle de concert près de chez vous
La musique de Zelda, dont les mélodies sont presque aussi mythiques que la série de jeux vidéo de laquelle elle est tirée, sera au cœur du prochain concert de l’Orchestre d’Harmonie Leonardo Da Vinci (OHLDV).
Ce concert, c’est d’abord l’idée du clarinettiste Éric Hovington, grand admirateur de ces jeux d’aventure. « Je les ai tous ! Ça m’a permis de m’évader dans un monde irréel pendant mon adolescence », confie-t-il.
Comme Link, héros de la série produite par Nintendo, il a dû résoudre plusieurs problèmes afin de compléter sa mission. Il a dû notamment transcrire lui-même les partitions pour l’orchestre à vent. « Étant donné que cette musique a été créée pour un orchestre symphonique, on ne peut pas les trouver. Il a fallu que j’écoute les enregistrements et que j’écrive ce que j’entendais », explique-t-il. Un processus qui lui a pris un an et demi.
« La musique est faite en portions d’environ une minute. C’est assez complexe de la mettre en un tout pour que ça fasse des œuvres qui se tiennent », ajoute Patrick Morin, le directeur musical de l’OHLDV.
Le concert proposera des musiques provenant de tous les jeux de la série, à l’exception de ceux sur console portative. Cependant, l’un d’eux se démarque particulièrement aux yeux de M. Hovington. « Twilight Princess est un peu plus sombre que les autres, note-t-il. Ce sont souvent les mêmes thèmes qui reviennent, mais celui-là a été à part au niveau musical. »
Une musique marquante
La musique de la franchise est d’abord l’œuvre de Koji Kondo. « Il s’agit de la première série de Nintendo pour laquelle l’entreprise avait fait appel à un compositeur. Les concepteurs du jeu étaient intéressés par les possibilités d’interaction entre le jeu et le son », résume Fanny Rebillard. Musicologue, elle avait d’ailleurs fait son mémoire de maîtrise sur le sujet.
Elle note également que la musique accompagne la narration, et que les Zelda faisaient partie des premiers jeux à avoir utilisé l’idée d’avoir des thèmes musicaux pour symboliser les différents éléments du jeu, tels que des donjons, ou des moments importants. « Ils ont utilisé des mélodies mémorables. Le compositeur avait pour mot d’ordre de créer des choses qui étaient différentes de ce qui se faisait alors. »
Des propos qui rejoignent le professeur au département d’études cinématographiques à l’UdeM, Dominic Arsenault, qui se spécialise dans le domaine. « L’idée que la musique s’adapte au contexte et à l’environnement, et qu’elle incarne l’essence des lieux, c’est une influence que Koji Kondo aura amenée dans l’univers du jeu vidéo. »
Il souligne également l’approche éclectique de Koji Kondo, qui s’est inspiré de nombreux genres pour créer ses œuvres. « On voit assez bien son influence dans Breath of the Wild, le plus récent Zelda, où les thèmes de combats sont au piano et minimaliste », donne-t-il en exemple.
« C’est un des cas où la musique a fait école et a été appréciée à l’extérieur du jeu. Les gens en sont fans presque autant que de la franchise elle-même. C’est une musique qui incarne le goût de l’aventure et de l’exploration, conclut M. Arsenault.
Des effets visuelsAfin de recréer l’atmosphère des jeux, Cédric Marole, le directeur artistique de l’OHLDV, a décidé de jouer avec les éclairages. « On a travaillé avec une conceptrice lumineuse pour créer un univers de lumière », dévoile-t-il. Il explique s’être inspiré d’un orchestre japonais, spécialisé en jeux vidéo, qu’il avait eu l’occasion de voir. « Ce sera un défi pour les musiciens qui ne sont pas habitués à ça. Je voulais recréer un esprit “jeux vidéo”, en travaillant sur les couleurs et luminosités, ce qui fait changement d’un concert classique. » |
Collecte de fonds
Pour mettre les spectateurs dans l’ambiance de la série, six cosplayers, des personnes déguisés en différents personnages de l’univers du jeu, seront également sur place dans le but d’amasser des fonds pour Opération Enfant Soleil. « Ce qui m’a marqué de la série de Zelda, c’est le fait de vivre une aventure, de découvrir différentes régions, et d’aider des personnages dans cet univers », retient Pierre-Alexandre Gagné, qui fait du cosplay depuis 2013.
Le concert de Zelda
Centre Leonardo Da Vinci
8 février 2020
Billets : 30 $ Adultes | 10 $ Enfants