Conseil national: Québec solidaire revoit ses priorités et se fait critiquer
Lors de son conseil national virtuel, samedi, Québec solidaire a partagé une proposition initiale modifiant les priorités de sa campagne politique. Par son approche pendant la pandémie, QS a déplu à la majorité de ses délégués. Ces derniers ont exprimé leur mécontentement aux élus de leur parti pendant leur réunion numérique. Par ailleurs, le parti de gauche a mis de côté son «Ultimatum 2020», qu’il avait lancé à la CAQ l’année dernière en réclamant des actions concrètes pour combattre le réchauffement climatique.
Les délégués trouvent que les élus n’ont pas été assez présents lors des derniers mois afin de tenir tête à François Legault. Ils auraient aimé les voir être plus actifs. Ils estiment que les leaders de QS se sont rangés derrière le parti de droite au lieu de le confronter et d’apporter leurs propres propositions.
Selon le porte-parole du parti de gauche, Gabriel Nadeau-Dubois, la crise du coronavirus a forcé lui et les membres de son équipe à faire un bilan pour ensuite redémarrer leurs actions politiques sur de nouvelles bases. La décision de changer les axes du parti politique a été prise en réponse à la pandémie de COVID-19.
De nouvelles priorités
Les 3 axes de campagne politique proposés par Québec solidaire sont les suivants: la transition écologique, la défense des services publics et la lutte contre toutes formes d’inégalités et de discrimination.
M. Nadeau-Dubois a tenu à préciser que le fameux «Ultimatum 2020» n’avait pas été complètement abandonné, mais plutôt modulé. Il s’agirait dorénavant d’une mission sociale. Selon ses dires, le sujet du changement climatique doit être abordé différemment dans ces temps de crise sanitaire.
«La mobilisation, on n’a pas eu le choix comme tout le monde au Québec de la suspendre dans les derniers mois. On n’est pas les seuls qui avons été forcés par les circonstances à revoir notre plan de match. Il y avait un mouvement social très puissant à l’hiver dernier autour des changements climatiques. Il y avait même des mobilisations étudiantes qui étaient annoncées. L’ensemble de ces mouvements sociaux là ont dû revoir leur plan de match parce que les mesures de confinement ont pratiquement empêché la mobilisation sociale au Québec. Donc, à ce niveau-là, Québec solidaire ne fait pas exception», a déclaré M. Nadeau-Dubois.
Impôt de pandémie
La co-porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, a proposé l’idée d’un impôt de pandémie. Elle estime que les entreprises ayant fait énormément de profit pendant la crise du coronavirus, dont celles issues du marché d’alimentation et du domaine de la communication, devraient y contribuer. Par ailleurs, Mme Massé a dénoncé le projet de loi 61, qui a été abandonné pour le moment. Elle se dit pour une relance de l’économie, mais pas à n’importe quel prix.
Québec Solidaire va sans doute continuer d’ajuster ses objectifs politiques dans le futur en prenant en compte de l’évolution de la pandémie. Ce qui s’avère être une dure tâche. La rentrée parlementaire se tiendra dans quelques jours, plus précisément le 15 septembre, mais les élections auront seulement lieu dans 2 ans.