Succès du cinéma québécois malgré une période tendue pour les salles
Le cinéma québécois a vu ses parts de marché augmenter en 2020, passant de 7,5 % à 11,7 %. Ce résultat, calculé par Cinéac à partir du box-office local, est le meilleur depuis dix ans.
Mais ces chiffres encourageants sont à tempérer, car les salles ont dû être fermées plusieurs fois en raison de la propagation de la COVID-19.
Le box-office n’a en effet atteint que 45 M$ l’an passé. Il s’agit d’une chute de près 75 % par rapport à 2019.
L’année 2020 ainsi qualifiée de «difficile avec les différentes fermetures et les reports de plusieurs films attendus», selon Alexandre Hurtubise, Copropriétaire La Maison du Cinéma et Cinéma Lido Rimouski et représentant du comité de relance du cinéma au Québec.
«Les résultats cumulatifs de 2020 mettent en évidence la violence de l’impact de la pandémie sur les salles de cinéma. Bien que ces données soient difficiles à comparer avec les années précédentes, il est intéressant de constater l’excellente performance du cinéma québécois […]» Éric Bouchard, président de la Corporation des salles de cinéma du Québec.
«Si on se compare au marché canadien, et même au marché nord-américain, le Québec a prouvé la solidité de son public et de sa cinématographie. Pendant les quelques mois de réouverture, nos salles de cinéma au Québec ont continué de programmer les films québécois et le public était au rendez-vous. C’est un avantage immense par rapport à d’autres marchés», a pour sa part commenté Daniel Seguin, Vice-président directeur de Cineplex et membre de comité de relance.
Celui-ci s’avoue également confiant pour 2021, «grâce aux nombreux films québécois qui n’attendent que la réouverture des cinémas».
Espoirs pour 2021
«Maintenant, les propriétaires de cinémas sont impatients de rouvrir et ils seront prêts à contribuer à l’effort collectif visant une sortie sécuritaire pour tous. Les Québécois auront besoin de se divertir et nous croyons que l’offre de films à l’affiche en 2021 attirera de nombreux cinéphiles réguliers et nouveaux », a déclaré Denis Hurtubise, président de l’Association des propriétaires de cinémas du Québec.
Rappelons que les Québécois pourront, si la situation sanitaire s’améliore, prochainement voir sur grand écran des films d’ici comme My Salinger year de Philippe Falardeau, Souterrain de Sophie Dupuis ou encore Death of a ladies man de Matthew Bissonnette. La très attendue coproduction franco-québécoise Aline est quant à elle prévue pour novembre 2021.
«Les distributeurs seront là dès que le retour en salle sera possible pour soutenir notre cinéma et appuyer une industrie qui a su travailler ensemble à travers cette tempête. […] Nous travaillerons de près avec les salles afin de conserver, voire d’améliorer ces parts de marché en 2021», assure Ariane Giroux-Dallaire, vice-présidente de MK2 Mile End et représentante du comité de relance.
Enfin, Alexandre Hurtubise affirme travailler «sans relâche pour adapter nos salles en fonction des conditions sanitaires qui évoluent sans cesse». «Nous serons prêts à ouvrir nos portes en toute sécurité dès que cela sera permis, en accordant une place importante au cinéma de chez nous», conclut-il.