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Ce bruit qui rend malade les Montréalais

Le bruit fait mal au Montréalais. Tel est l’avis de Richard Massé, directeur de santé publique de Montréal, publié le 19 juin. Que ce soit le bruit généré par le trafic routier, aérien et ferroviaire, celui-ci est trop élevé et pourrait avoir des effets sur la santé de la population. Des propos qui vont dans le sens des revendications du collectif les Pollués de Montréal-Trudeau qui lutte contre le bruit des avions au-dessus de Montréal.

Des mesures seront prises pour réduire le bruit a-t-on annoncé à la Ville. « Un projet de schéma d’aménagement et de développement de l’agglomération de Montréal est actuellement en cours d’élaboration, a annoncé Réal Ménard, membre du comité exécutif et responsable de l’Environnement à la Ville de Montréal.

Ce document de planification, dont l’adoption est prévue pour la fin 2014, identifie les principales sources mobiles de bruit et comprend un objectif visant la réduction des contraintes liées au bruit et aux vibrations en milieu urbain. Plusieurs des dispositions qui pourront être introduites par l’adoption de ce Schéma répondent d’ailleurs aux préoccupations soumises par la Direction de la santé publique. »

Ce schéma prévoit entre autres, là où le bruit est le plus élevé, des aménagements particuliers et une règlementation pour l’insonorisation des bâtiments. Certains usages seront encadrés grâce aux grandes affectations du territoire.

Il faut savoir qu’en 2010, la Direction de santé publique (DSP) de l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal, en collaboration avec l’Institut national de santé publique du Québec et l’Université de Montréal, a mesuré le bruit ambiant à l’aide de sonomètres installés sur 87 sites différents sur l’île de Montréal. L’échantillonnage de bruits recueillis durant deux semaines à raison d’un enregistrement toutes les deux minutes a permis de constater que les niveaux de bruit sur l’île de Montréal sont souvent supérieurs aux niveaux recommandés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), même s’ils sont équivalant à Toronto.

Effets sur la santé

L’OMS recommande que la population ne soit pas exposée à une valeur de bruit extérieur qui dépasse 55 dB(A) (décibels pondérés pour l’oreille humaine) le jour comme la nuit.

Selon cet organisme, le bruit occasionne la gêne, la perturbation du sommeil et les problèmes cardiovasculaires comme l’hypertension. Un bruit qui empêche la poursuite d’une conversation, qui perturbe le sommeil, le repos met à mal le bien-être des populations.

Les Pollués de Montréal-Trudeau jugent incomplète l’étude sur le bruit réalisée par l’Agence de la santé et services sociaux de Montréal (ASSSM) rendue publique aujourd’hui.

Pour les Pollués de Montréal-Trudeau qui luttent contre le bruit des avions au-dessus de l’agglomération montréalaise « l’étude n’a pas tenu compte du bruit lié aux mouvements de transport aérien qui s’est déporté depuis deux ans vers l’est jusqu’à plus de 10 kilomètres de l’aéroport et n’a pas porté sur des secteurs comme Ahuntsic, Mont-Royal et Villeray, » a observé Antoine Bécotte, président des Pollués.

Pour cette association citoyenne, il ne faut pas chercher à insonoriser les bâtiments, il faut plutôt s’attaquer aux causes du bruit. Il faut imposer « le rehaussement du niveau de vol des aéronefs au-dessus de Montréal et le retour à un véritable couvre-feu à l’aéroport Montréal-Trudeau. »

Ils rappellent qu’ils sont en phase d’installer une dizaine de stations de mesure sur les territoires à l’est de l’autoroute 15 et à Saint-Laurent.

« Ces stations révéleront que des milliers de Montréalais sont soumis quotidiennement, à grande fréquence, à des bruits extérieurs aériens qui dépassent 55 dB(A) de jour comme de nuit, un seuil que l’OMS recommande de ne pas franchir sans exposer la population à des problèmes de santé », concluent-ils dans un communiqué.

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