Dominique Anglade réélue dans sa circonscription
Dominique Anglade peut lâcher un soupir de soulagement. Non seulement le Parti libéral du Québec (PLQ) demeurera l’opposition officielle, mais la cheffe du parti est réélue dans sa circonscription, Saint-Henri–Sainte-Anne, avec 36,2% des voix.
Mme Anglade remporte donc une lutte à trois contre Québec solidaire (QS) et la Coalition avenir Québec (CAQ) qui s’est avérée moins chaude que prévu, ces partis ayant récolté respectivement 27,7% et 17,7% des votes.
Avec la victoire de sa cheffe, le PLQ conserve ainsi une de ses forteresses montréalaises. Le parti règne sans interruption dans la circonscription qui couvre l’arrondissement du Sud-Ouest depuis sa création en 1992.
«Je remercie mon équipe, une armée de bénévoles, et remercie le comté de Saint-Henri–Sainte-Anne, qui m’accorde sa confiance pour la troisième fois», déclare Dominique Anglade dans son discours devant les militants du PLQ rassemblés au Théâtre Corona.
«Je vais être une députée hors pair», promet-elle lors d’un entretien avec Métro. La cheffe proclame que son parti «va talonner» le gouvernement de la CAQ sur la lutte aux changements climatiques et la pénurie de main-d’œuvre, notamment.
J’aimerais m’adresser à tous les Québécois et à toutes les Québécoises […] que vous ayez voté pour nous ou une autre formation politique, ma porte est toujours ouverte.
Dominique Anglade, cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ)
Le PLQ, QS et la CAQ, qui étaient pratiquement à égalité statistique durant toute la durée de la campagne, n’ont pas ménagé les efforts pour remporter Saint-Henri–Sainte-Anne. Dominique Anglade s’est arrêtée plusieurs fois dans sa circonscription dans les dernières semaines, alors que les sondages indiquaient que sa réélection était en danger. Des efforts qui ont permis à la cheffe libérale, qui représente la circonscription depuis 2015, de garder son siège de députée.
Au moment de publier ces lignes, le PLQ est en avance dans 21 circonscriptions, mais n’a récolté que 14,4% des voix, en quatrième position derrière la CAQ, QS, et le Parti québécois.
Déception chez les solidaires et les caquistes
Il s’agit d’un résultat en deçà des attentes pour QS, qui avait de grands espoirs pour Saint-Henri–Sainte-Anne. Guillaume Cliche-Rivard, avocat en droit de l’immigration, n’a pu ravir la circonscription à Mme Anglade.
Les visées de Québec solidaire sur la circonscription étaient claires depuis plusieurs mois. Gabriel Nadeau-Dubois et Manon Massé étaient par ailleurs venus dans le fief libéral à plusieurs reprises pour prêter main-forte à leur candidat local. Les co-porte-paroles de Québec solidaire ont fait fi par le fait même de la règle non écrite qui dicte qu’un chef de parti ne fait pas campagne dans le comté d’un autre chef.
QS comptait notamment sur son engagement de construire 20 000 logements sociaux pour faire des gains, considérant la situation difficile du logement dans plusieurs quartiers de la circonscription et le nombre grandissant de jeunes familles qui s’y installent.
Les solidaires avaient également terminé deuxièmes en 2018, avec 24% du vote.
Du côté de la CAQ, Nicolas Huard-Isabelle, ancien attaché politique, reste serein dans la défaite. Le parti comptait sur Saint-Henri–Sainte-Anne pour consolider sa percée montréalaise, les troupes de François Legault cherchant à se désenclaver de l’est de l’île.
«Je remercie chaleureusement les bénévoles de ma campagne, mon épouse pour son support indéfectible ainsi que l’ensemble des électeurs de la circonscription de Saint-Henri–Sainte-Anne. Je tiens à féliciter chaleureusement madame Dominique Anglade», affirme le candidat caquiste.
Les promesses du parti sur le coût de la vie et son bouclier anti-inflation n’auront finalement pas convaincu les électeurs de la circonscription. Les caquistes avaient aussi fait campagne sur la protection de langue française, l’immigration et une refonte du système de santé, entre autres.
Les caquistes avaient récolté 19% des votes en 2018, terminant au troisième rang.