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Rentrée: manifestation et inquiétudes à Montréal pour des enseignants et des parents

Rentrée: manifestation et inquiétudes à Montréal pour des enseignants et des parents
Les manifestants s’étaient rassemblés ce matin devant les bureaux montréalais du ministère de l’Éducation. Photo: Gracieuseté Travailleuses et travailleurs progressistes de l’éducation

À l’approche de cette rentrée placée sous le signe de la pandémie, certains parents et membres du personnel scolaire ont organisé une manifestation aujourd’hui à Montréal afin d’exprimer de vive voix leurs inquiétudes.

Ils étaient une cinquantaine à s’être rassemblés devant les bureaux du ministère de l’Éducation à Montréal ce matin. Derrière l’organisation de cette manifestation pré-rentrée, on trouve le regroupement Travailleuses et travailleurs progressistes de l’éducation, composés d’enseignants, de membres du personnel scolaire et de parents.

Depuis quelques semaines, ces militants n’ont pas cessé d’appeler à une révision du plan de rentrée dont la dernière mouture a été présentée par le ministre de l’Éducation Jean-François Roberge le 10 août dernier. Une pétition en ligne demandant une nouvelle révision du plan scolaire du gouvernement a d’ailleurs récolté près de 28 000 signatures.

Pour une rentrée en sécurité

Les parents et enseignants présents s’inquiètent notamment de la sécurité sanitaire au sein des établissements scolaires alors que des milliers d’élèves rentrent dans les prochains jours en classe avec les risques d’éclosions que l’on connaît.

Malgré les mesures sanitaires énoncées par le ministère, plusieurs problèmes et autres données inconnues sèment l’inquiétude pour les manifestants. Des classes surchargées, mais qui devront tout de même respecter les distanciations, des problèmes de ventilation au sein des classes, le fait de devoir jouer la police du masque… La liste reste longue et préoccupante.

«Plusieurs écoles sont déjà dans un état lamentable. Problèmes de moisissure, de ventilation, de plomberie… nos écoles nous rendent déjà malades et le personnel d’entretien est surchargé. Maintenant, on nous dit qu’il faut tout désinfecter, se laver les mains plusieurs fois par jour. On ne voit pas comment on va y arriver !», déclare Élyse Bourbeau, enseignante au secondaire dans un communiqué.

Lundi 17 août, le ministre avait annoncé près de cinq nouvelles mesures destinées à renforcer la réussite éducative, source d’inquiétude pour bon nombre de Québécois. Ces mesures comportaient entre autres un budget de 18,7 M$ alloué à l’embauche de nouveaux enseignants et autres personnels d’éducations, mais aussi des fonds destinés à la lutte contre le décrochage scolaire, l’aide aux devoirs ou encore des capsules pédagogiques.

Si ces mesures sont globalement bien reçues, elles restent insuffisantes pour bon nombre de membres du personnel scolaire. La «pause» infligée par la pandémie et le confinement inquiète notamment les enseignants qui vont devoir rattraper pour la plupart un retard déjà conséquent.
«Évidemment, comme d’habitude, nous allons tout faire pour le bien-être de nos élèves. Mais on nous demandait déjà de faire plus avec moins, bien avant la pandémie. On aurait aimé obtenir plus de soutien… l’investissement de 20 millions annoncés en début de semaine, c’est à peine une embauche par école», déplore Alex Pelchat, enseignant au primaire dans un communiqué.

En cas d’éclosions et selon le plan du ministre, les écoles auront accès à des plans de contingence permettant la fermeture et le passage à l’enseignement en ligne en 24h. Mais pour certaines écoles déjà en pénurie de personnels, des questions persistent quant à ce qui arrivera au personnel infecté par la COVID-19 : « Nos collègues prennent leur retraite, changent de carrière, sans compter le retrait des personnes à risque. En plus, avec la Loi 21, on s’entête à exclure du personnel qualifié sous prétexte de protéger la laïcité de l’institution scolaire. Bref, on se demande vraiment s’il y aura un.e enseignant.e par classe et comment on compte les remplacer en cas de maladie !», ajoute Pelchat.

La question du masque à l’école

Autre manifestation, autre ambiance, des milliers de personnes s’était donné rendez-vous au même moment à Québec pour manifester une nouvelle fois contre l’obligation du port du masque, cette fois-ci dans les écoles, comme préconisées par le gouvernement québécois pour cette rentrée. Une autre manifestation similaire s’était aussi tenue hier à Saguenay.

La question du port du masque reste une question cruciale pour beaucoup en cette rentrée scolaire 2020-2021. Pour certains parents, cette obligation du masque à l’école doit se voir appliquer à tous et en tous lieux. Comme la préconisé le ministère de l’Éducation, le port du couvre-visage sera obligatoire dans les lieux communs et pendant les déplacements au sein de l’établissement pour les adultes et les enfants (à partir de la 5e année du primaire). Les élèves et l’enseignant seraient donc dispensés de le porter dans la salle de classe à condition de respecter la distanciation.

La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) de son côté a recommandé dans un guide destiné au personnel scolaire, le port d’un masque de procédure et d’une protection oculaire (visière ou lunettes de protection) par l’enseignant, si la distance de moins de 2 mètres n’est pas respectée.

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