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Manque de personnel en santé: les urgences débordent en plein été

Le taux d’occupation atteint plus de 150% dans les urgences de certains hôpitaux. Photo: Archives/Métro Média

La pénurie de personnel se fait sentir dans les hôpitaux. En plein cœur de l’été, une saison normalement tranquille, les urgences débordent. Les autorités appellent les gens à se rendre en clinique ou à consulter un pharmacien pour des problèmes de santé non urgents.

La situation est préoccupante à Montréal, où le taux d’occupation dépasse les 100%. La fin de semaine, la situation est pire. Vendredi, le taux d’occupation atteignait 173% à l’hôpital de Lasalle, 170% à l’hôpital Royal Victoria et 100% à l’hôpital Santa Cabrini.

«C’est anormalement élevé pour ce temps-ci de l’année. C’est très occupé partout, surtout sur les civières», témoigne Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec. 

Manque de personnel

«On a des enjeux importants au niveau du personnel, particulièrement au niveau des infirmières et inhalothérapeutes. Tout ça est amplifié par les vacances estivales», explique Dr François Loubert, directeur adjoint des services professionnels au CIUSSS-de-l’Est-de-l’Île-de-Montréal.

«On a perdu énormément de personnel dans la dernière année et on craint de ne pas pouvoir répondre à la demande dans les prochains mois. »

Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec

Il enjoint la population à consulter ailleurs qu’à l’urgence, en composant le 811, en se rendant en clinique ou chez un pharmacien par exemple. «Des secrétaires médicales peuvent nous aider à juger si notre problème est urgent ou non», souligne-t-il.

Environ 15% des patients qui se présentent à l’urgence sont classés en priorité 4 et 5; des urgences mineures qui pourraient être traitées ailleurs dans le réseau, selon le CIUSSS de l’Est-de-l’Île de Montréal.

«Ça va de personnes qui se présentent pour faire remplir un formulaire quelconque à des gens qui ont des douleurs abdominales depuis longtemps», illustre le Dr Loubert.

Ce type de problème pourrait être traité en pharmacie. «Ça permet de sauver du temps d’attente pour avoir un traitement équivalent. Le pire qui peut arriver, c’est de se faire dire que son cas nécessite une consultation urgente», souligne le pharmacien Fréderick Dugas.

Cri du cœur

Désengorger les salles d’attente ne suffira pas à régler la crise, insiste toutefois la Dre Judy Morris.

«On a perdu beaucoup de personnel dans les hôpitaux pendant la COVID on a fermé des départements. Qu’est-ce qui arrive quand on ferme des départements? Les patients restent pris à l’urgence. Les patients, ils sont couchés sur des civières et attendent un lit d’hôpital», souligne-t-elle.

Elle appelle les autorités à mettre en place des incitatifs sérieux pour faire revenir le personnel dans le réseau hospitalier. «Quand les gens vont revenir de vacances, ça va être mieux, mais à l’automne, les activités reprennent. Il faudra reprendre le temps perdu, rattraper les chirurgies, on ne sera pas capable de faire ça», estime-t-elle.

15%

C’est la proportion de patients qui se présentent à l’urgence et sont classés dans les catégories 4 et 5 et qui pourraient être traités ailleurs dans le réseau, selon le CIUSS de l’Est-de-l’Île-de Montréal.

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