Maxime Bernier, l'agent d'assurance
L’impayable Maxime Bernier estime que tout irait mieux si la loi 101 disparaissait du paysage. Cré Maxime, va… Soyez sans crainte, je ne prendrai pas une ligne de ma chronique de ce matin pour le convaincre du contraire. S’il n’a pas encore saisi que l’avenir du français en Amérique est précaire, c’est peine perdue.
Ce qui est lamentable chez ce bon Maxime, ce n’est pas ce qu’il a dit en soi. Un gars a toujours bien droit à son opinion, même s’il est dans le fond du champ. Non, moi, ce qui m’achale dans son affaire, c’est cette assurance. Cette certitude crasse qu’il a de s’imaginer capable de régler des questions historiques. Lui qui n’a même pas été foutu de ramasser des documents ministériels secrets avant de casser avec son ex-blonde. Cette même désinvolture qui lui a fait penser que c’était cool d’aller faire le zouave en Afghanistan pour distribuer des Jos Louis à des militaires en mission.
La plus récente prouesse de Maxime ne sera malheureusement pas sa dernière. Aux prochaines élections fédérales, et elles approchent vite à part ça, il sera réélu. Son parti reporté au pouvoir – un gros merci aux libéraux qui sont incapables de s’organiser depuis cinq ans -, on va assurément lui donner un autre ministère. Pas parce qu’il le mérite. Ça sera uniquement parce qu’un député francophone du Québec est depuis toujours un spécimen rare chez les conservateurs.
En temps normal, un député comme Maxime Bernier serait, au mieux, un back-bencher de troisième ligne. Mais là, vu le contexte géographique et linguistique, on devra lui redonner du galon. On arguera alors que c’est pour représenter les intérêts des Québécois à Ottawa. Vous m’excuserez, mais avoir à choisir entre lui et la Loi 101 pour me protéger, mon choix ne sera jamais trop difficile à faire.
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Lundi 11 h 45, angle Mansfield et de la Gauchetière Ouest. Un très vieux monsieur, courbé comme une fourchette, traverse péniblement la rue en s’appuyant sur sa canne. Au même moment, un chauffeur de taxi avance pour tourner à droite avant que le feu ne vire au rouge. Impatient, il colle son pare-chocs sur le vieux monsieur qui a peur de se faire passer dessus, mais qui est incapable d’avancer plus vite. C’est vrai que pour un chauffeur de taxi, le temps est compté. Pour un vieux monsieur de cet âge-là, j’imagine qu’il ne se calcule même plus…
– Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.