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St-Pierre Plamondon promet de réviser la charte

Photo: Archives | Mario Beauregard/Métro
Vicky Fragasso-Marquis - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Le candidat à la direction du Parti québécois (PQ) Paul St-Pierre Plamondon souhaite rendre l’identité québécoise «contagieuse et invitante», entre autres en révisant la fameuse charte des valeurs de son parti — qui ne portera assurément pas le même nom, a-t-il tenu à souligner.

Le fait d’appeler une telle politique «charte des valeurs» a exclu des gens d’emblée, a-t-il expliqué en entrevue avec La Presse canadienne.

«Le nom de mon projet de loi, ça va être « Loi sur la neutralité religieuse de l’État et de certains de ses agents. » Le plus neutre, le plus « drabe » possible, de façon à ce que personne ne se sente exclu de ce qu’on appelle les valeurs québécoises», a-t-il expliqué.

M. St-Pierre Plamondon présentait jeudi matin ses propositions sur la charte des valeurs, l’identité québécoise et l’accueil des immigrants au Québec, ce qui inclut une révision en profondeur du projet de loi présenté par le Parti québécois lorsqu’il était au pouvoir.

Dans une vidéo expliquant ses propositions, le candidat explique qu’il veut «donner suite à la notion de neutralité de l’État», mais en adoptant une approche de dialogue «où on ne cherche pas à exclure des gens ou à leur faire perdre leur emploi».

Lorsqu’il était au gouvernement, le PQ avait notamment proposé d’interdire les signes religieux ostentatoires pour tous les fonctionnaires de l’État, ce qui était vu par certains intervenants comme une politique discriminatoire.

Depuis ce temps, d’anciens membres du gouvernement Marois — dont les ex-ministres et candidats à la direction Alexandre Cloutier et Jean-François Lisée — se sont distanciés de la charte.

«La meilleure source d’intégration, c’est l’emploi. La dernière chose qu’on doit faire, c’est éloigner les gens de certains emplois», a soutenu M. St-Pierre Plamondon.

«J’ai l’engagement ferme que personne ne perdra son emploi dans ce processus (…) Les gens doivent comprendre qu’on est en mode solution, et non pas en mode, « c’est ça ou c’est rien »», a-t-il ajouté.

Le candidat ne mâche pas ses mots sur le rôle de son parti dans l’épisode de la charte. «Sur des questions sensibles (…) le Parti québécois doit agir de façon très réfléchie, très posée, et très nuancée. Malheureusement, lors des dernières élections, mon opinion, c’est qu’on a tenté d’instrumentaliser le débat sur la neutralité notamment en parlant de valeurs québécoises, et en utilisant le « vous et le nous »», a-t-il constaté.

S’il devient chef du PQ, M. St-Pierre Plamondon prévoit également s’attaquer aux nombreux problèmes d’intégration des immigrants et des communautés culturelles. Il propose entre autres de lutter contre le profilage racial et la discrimination raciale à l’emploi, et de rendre la francisation obligatoire chez les immigrants.

«Ce n’est pas les libéraux qui vont aider les nouveaux Québécois. Ils les ont laissés tomber sauf pour une certaine forme de clientélisme (…) Dans les faits, ils ne sont pas là pour les nouveaux Québécois, tant sur le plan de la francisation que la recherche d’emploi», a-t-il tranché.

M. St-Pierre Plamondon voudrait aussi que le PQ s’engage à ouvrir les portes du parti aux communautés culturelles, ce qui se traduirait par une réintégration des «clubs politiques» — dont faisait partie le fameux SPQ libre — qui avaient été exclus du parti en 2011 sous la direction de Pauline Marois.

M. St-Pierre Plamondon promet aussi de présenter un certain nombre de candidats issus des communautés culturelles dans des circonscriptions potentiellement gagnantes

«Je propose une approche proactive plutôt que de laisser au hasard ces questions-là. Ça ferait du bien tant au Parti québécois qu’à la démocratie québécoise», a-t-il conclu.

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