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Guy Ouellette est arrêté par l'UPAC

Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot/La Presse canadienne
Patrice Bergeron, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le député libéral de Chomedey, Guy Ouellette, a été arrêté mercredi par l’Unité permanente anticorruption (UPAC), en lien avec les fuites dans l’enquête Mâchurer.

L’arrestation a été confirmée par une source gouvernementale en fin de journée. M. Ouellette était en Chambre plus tôt mercredi, mais on ignore s’il a été arrêté à l’Assemblée nationale.

L’enquête Mâchurer porte sur le financement du Parti libéral du Québec (PLQ) durant les années du gouvernement de Jean Charest.

M. Ouellette était lui-même président de la commission parlementaire des institutions, qui a récemment reçu le grand patron de l’UPAC, Robert Lafrenière, qui s’était engagé à mettre fin aux fuites dans son organisation.

Rappelons que M. Ouellette avait fait une sortie en avril dernier pour dénoncer les fuites et les conflits d’intérêts qui éclaboussaient son parti.

C’était à l’époque où des courriels de 2011 avaient été publiés par Québecor, des échanges entre l’ancien chef de cabinet de Philippe Couillard, Jean-Louis Dufresne, un argentier du Parti libéral, Marc Bibeau, et Hugo d’Amour, le porte-parole du premier ministre de l’époque, Jean Charest, concernant un contrat pour le pont Mercier, dans la région métropolitaine.

M. Ouellette avait alors déclaré à TVA qu’il était «écoeuré de la situation, écoeuré de toutes ces fuites, écoeuré des conflits d’intérêts».

Dans une entrevue à la station 98,5 de Montréal, M. Ouellette avait dit subir des pressions de la part de l’establishment du parti, qui aurait tenté de le pousser à quitter son siège.

Âgé de 65 ans, Guy Ouellette est un ex-enquêteur de la Sûreté du Québec, spécialiste du crime organisé et de la guerre aux motards. Il a notamment été membre de l’escouade Carcajou.

Il a été élu pour la première fois en 2007, mais n’a jamais accédé au conseil des ministres. À titre de président de la commission des institutions à l’Assemblée nationale, M. Ouellette a forcé la main du commissaire à l’UPAC, M. Lafrenière, ainsi que des représentants de la Sûreté du Québec, pour témoigner sur le projet de loi 107, qui vise à élargir les pouvoirs de l’UPAC.

Le député de Québec solidaire Amir Khadir s’est dit «surpris» de l’arrestation de Guy Ouellette, en ajoutant sur Twitter: «À quand l’arrestation des Grands responsables du financement illégal du PLQ?»

Le leader parlementaire de l’opposition officielle et porte-parole péquiste en matière de sécurité publique, Pascal Bérubé, a écrit: «Nous sommes abasourdis de l’arrestation du député @Guy0uellette, président de commission. Nous attendons d’en savoir plus.»

Le porte-parole caquiste en matière de justice, Simon Jolin-Barrette, a commenté de façon similaire, en indiquant: «L’arrestation de Guy Ouellette est très préoccupante. En attente d’informations supplémentaires avant de réagir.»

Également sur Twitter, Ken Pereira, le syndicaliste qui avait rendu un témoignage percutant à la commission Charbonneau, a affirmé en anglais: «There is a war against whistleblowers» («Il y a une guerre contre les lanceurs d’alerte»).

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