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Une heure de plus à l’école pour la CAQ

QUÉBEC – Le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) veut que les jeunes du secondaire passent une heure par jour de plus à l’école et y fassent des activités sportives, culturelles ou de l’aide aux devoirs.

De son côté, le chef libéral Jean Charest a affirmé jeudi avoir la «conscience en paix» malgré les graves sous-entendus dont il a fait l’objet dans un reportage de Radio-Canada.

La mesure de lutte au décrochage scolaire annoncée par François Legault coûterait quelque 290 millions $ à terme, puisqu’elle serait implantée progressivement sur cinq ans à compter de l’année scolaire 2014-2015. Ces activités seraient d’abord implantées dans les milieux défavorisés, où le taux de décrochage est souvent plus élevé.

Fait à noter, les enseignants ne seraient pas contraints de rester jusqu’à 17 h s’ils ne le désirent pas. «Ce sera sur une base volontaire», assure M. Legault. Ceux qui accepteraient de le faire recevraient une augmentation de salaire.

M. Legault a aussi parlé de l’embauche de personnel pour dispenser ces services supplémentaires.

Pendant ce temps, en point de presse à Québec, le chef libéral Jean Charest n’a pas écarté la possibilité d’intenter une poursuite contre Radio-Canada, à la suite de la diffusion d’un reportage la veille, mais pas d’ici la fin de la campagne électorale.

«Je suis en campagne électorale pour gagner la confiance des Québécois le 4 septembre et je ne veux pas être distrait de la campagne. Je peux vous dire une chose, ce matin, j’ai la conscience en paix et je ne pense pas que ce soit la même chose à la Société Radio-Canada», a-t-il déclaré.

Mercredi, un reportage-choc de Radio-Canada a relaté l’interruption de la filature policière d’un ancien dirigeant de la FTQ-Construction, Eddy Brandone, après une brève rencontre de ce dernier avec le premier ministre le 6 mars 2009 dans un hôtel de Dorval.

Sans jamais accuser directement M. Charest, les auteurs du reportage laissent planer la thèse d’une intervention politique auprès de la Sûreté du Québec pour faire cesser la filature à l’endroit de M. Brandone, un militant libéral de longue date que le chef du PLQ connaît depuis des années.

Comme il l’a fait la veille, M. Charest a nié catégoriquement s’être immiscé dans les affaires de la Sûreté du Québec. Il s’en est plutôt pris à l’éthique journalistique de la société d’État.

«Je ne suis jamais informé des enquêtes, aucune enquête, et je n’interviens jamais dans des enquêtes», a-t-il poursuivi.

Selon M. Charest, le moment choisi pour télédiffuser ce reportage soulève aussi des questions sur la neutralité de Radio-Canada en pleine campagne électorale.

M. Legault a dit présumer de la bonne foi du chef libéral lorsqu’il assure ne pas être intervenu pour faire cesser la filature. Néanmoins, il ne croit pas que la décision de la Sûreté du Québec de lâcher prise soit le fruit du hasard.

Quant à elle, la leader du Parti québécois (PQ), Pauline Marois, n’a pas été convaincue par la version des faits relatée par son vis-à-vis du PLQ.

La virulence des critiques de M. Charest a amené la direction de l’information de Radio-Canada à réagir publiquement pour défendre le travail de ses reporters.

«Comment se fait-il que M. Brandone qui fait l’objet d’une filature puisse, sans qu’il ne soit invité, rencontrer le premier ministre Charest? Ce seul fait là méritait d’être rendu public», a argué le directeur de l’information, Jean Pelletier.

«Il (Jean Charest) nous accuse de quelque chose qu’on n’a pas fait. On n’a jamais prétendu que M. Charest était intervenu», a-t-il ajouté, en justifiant la décision de diffuser le reportage pendant la campagne électorale. «Une campagne électorale n’est pas l’occasion de taire des informations», a-t-il estimé.

La controverse a relégué dans l’ombre l’engagement électoral du PLQ annoncé en matinée. M. Charest a promis de mettre en place, s’il est reporté au pouvoir, «Épargne Plan Nord», un produit financier constitué d’entreprises engagées dans le développement nordique.

Avec ce placement, les épargnants pourront bénéficier d’un crédit d’impôt non remboursable allant jusqu’à 500 $ pour une contribution annuelle maximale de 5000 $.

Quant à lui, un gouvernement péquiste reviendrait à une forme de nationalisme économique à la Caisse de dépôt, en créant un fonds d’investissement stratégique de 10 milliards $ pour protéger les entreprises contre les prises de contrôle étrangères.

Les actifs de la Caisse au Québec passeraient ainsi de 41 à 51 milliards $, sur un portefeuille total de 159 milliards $.

C’est un «virage majeur» pour ralentir l’exode des sièges sociaux, selon Mme Marois, qui s’est défendue de faire ce retour au nationalisme économique de la Caisse au détriment du rendement des déposants, c’est-à-dire l’ensemble des Québécois.

Selon elle, l’acquisition de la multinationale Alcan — si présente au Saguenay-Lac-Saint-Jean — par Rio Tinto aurait pu être évitée grâce à ce fonds stratégique.

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