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Harcèlement: Chagger veut être tenue au courant

Rachel Bendayan Photo: Archives Métro
Joanna Smith, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — La ministre libérale Bardish Chagger a indiqué clairement à ses employés de l’informer s’ils sont mis au courant d’allégations d’inconduite sexuelle contre des personnes travaillant dans son bureau.

La ministre de la Petite entreprise et du Tourisme affirme avoir eu une conversation avec ses chefs de cabinet, mardi, pour qu’ils s’assurent de communiquer avec elle dans l’éventualité de tels cas.

Non seulement elle «veut savoir», mais elle a «a besoin de savoir», a soutenu Mme Chagger.

Mme Chagger a diffusé cette directive après avoir appris que Rachel Bendayan, son ancienne chef de cabinet, n’avait pas donné suite aux allégations d’inconduite sexuelle contre un ancien collègue, parce que ce dernier ne travaillait déjà plus pour le bureau de la ministre.

En entrevue avec La Presse canadienne, Mme Bendayan a dit qu’elle croyait bien faire, car elle estimait que le bureau ne pouvait plus sévir contre lui.

Dans un article de blogue du HuffPost Canada, Myriam Denis soutient qu’en août 2016, elle a prévenu Rachel Bendayan qu’un «conseiller en politiques d’innovation» au Parlement, Vahid Vidah, l’avait contactée par l’entremise du réseau social LinkedIn pour une possibilité d’emploi au ministère de la Petite Entreprise et du Tourisme.

Mme Denis soutient que lors d’une «entrevue d’embauche», dans un restaurant, M. Vida a eu des commentaires à caractère sexuel et qu’il a posé une main sur sa cuisse. De plus, Mme Denis a compris plus tard que cet homme n’avait aucun pouvoir d’embauche au Parlement.

Elle a ensuite écrit un courriel à Rachel Bendayan pour lui raconter ce qui s’était passé.

«Elle m’a remerciée d’avoir partagé mon expérience. Elle m’a dit que tout cela était inapproprié et qu’elle était très déçue que j’aie dû assister à cet échange», a écrit Mme Denis dans son billet.

Mme Bendayan lui aurait alors confirmé que Vahid Vidah n’avait effectivement pas agi en son nom, et qu’il n’était plus à l’emploi du ministère.

Un porte-parole de la ministre Chagger a précisé que M. Vidah avait été à l’emploi du cabinet de mars à août 2016.

Mme Chagger, qui est aussi leader du gouvernement à la Chambre des communes, dit avoir été mise au fait des allégations la semaine dernière.

«Je trouve ces comportements entièrement inacceptables. Ils ne sont pas tolérés ni dans mon bureau, ni au gouvernement», a-t-elle soutenu.

Rachel Bendayan, candidate libérale défaite dans Outremont contre Thomas Mulcair en 2015, et présentement en congé de maternité, a indiqué mardi qu’elle n’avait pas parlé avec la ministre Chagger depuis.

«S’il était encore l’un de nos employés, nous aurions agi pour le réprimander et le renvoyer, mais ce n’était pas possible», a-t-elle expliqué.

«Rien d’autre ne m’a été rapporté», a-t-elle ajouté, faisant référence à la possibilité d’autres cas.

Au mois d’octobre, le Bureau du premier ministre a mis sur pied une équipe de deux personnes pour gérer les questions et les plaintes de harcèlement pour les employés politiques qui travaillent pour les ministres.

«Aujourd’hui, il y a un processus formel en place, alors je me prévaudrais de ce processus», a indiqué Mme Bendayan.

Vahid Vidah n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue, mais il a soutenu au HuffPost qu’il n’avait jamais «fait d’avances ou de demandes à caractère sexuel» lors de ces rencontres avec Mme Denis.

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