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Appel à la mobilisation pour défendre l’éducation

Manifestations
La manifestation du 22 mars 2012 à Montréal Photo: Archives Métro

Le système d’éducation québécois est «attaqué» et doit être «défendu» pour retrouver sa mission d’instruire et d’éduquer, selon un regroupement qui appelle à la mobilisation. Debout pour l’école! estime que ce rôle est pour le moment dévié vers «une approche très marchande».

Le collectif de 200 citoyens, essentiellement des enseignements, croit également que les conditions de travail de ceux qui oeuvrent dans le secteur de l’éducation doivent être substantiellement améliorées.

La porte-parole et coordonnatrice du collectif, Suzanne-G. Chartrand, n’y va pas par quatre chemins. «Tout le monde est à bout de souffle, a-t-elle lancé en entrevue. Tout le monde est épuisé.»

«Il y a eu des compressions énormes de 1,5G$ de 2010 à 2016 juste pour l’école primaire et secondaire au Québec, a-t-elle affirmé à La Presse canadienne. Ces compressions, ça veut dire moins de locaux, moins de personnel, moins de services.»

Mme Chartrand, une didacticienne qui consacre sa vie à l’éducation depuis plus de 50 ans, plaide pour un réinvestissement massif, «pas que réinjecter quelques millions par-ci par-là».

Et pas question de comprimer d’autres dépenses. Elle soutient que Québec devrait augmenter ses revenus «en allant chercher l’argent là où il est» pour l’investir dans «le bien commun».

Le gouvernement devrait «couper en haut», dit-elle, en empêchant l’évitement fiscal et en cessant de dépenser des milliards de dollars «en pure perte ou essentiellement pour aider de grandes corporations».

Mobilisation citoyenne
Debout pour l’école! souhaite que la population s’exprime par tous les moyens possibles, notamment en signant une pétition sur son site web, en se rendant dans les comités de parents, en parlant à ses élus et en se réunissant avec d’autres personnes pour discuter enjeux relatifs à l’éducation.

«On veut que les gens sentent qu’il y a un groupe qui va recueillir leur parole, qui va discuter avec eux pour qu’on comprenne mieux quels sont les problèmes, les enjeux et les solutions», a expliqué Suzanne-G. Chartrand.

Le regroupement formé il y a un an a rassemblé plusieurs revendications et se donne pour mandat d’impulser une discussion sur l’éducation au cours des prochains mois.

Il estime qu’il y a un manque de volonté politique du gouvernement du Québec de faire en sorte que l’éducation occupe une place importante.

Mme Chartrand accuse le gouvernement libéral d’être responsable de la situation actuelle «déplorable».

Elle constate que «tous les rapports [du Conseil supérieur de l’éducation] depuis au moins 20 ans tirent la sonnette d’alarme sur tous les aspects qui vont mal dans l’éducation», mais qu’ils sont ignorés par les ministres qui se succèdent.

Le livre du présent ministre de l’Éducation, Sébastien Proulx, est selon Mme Chartrand un «ramassis de lieux communs que n’importe qui peut dire». «Quand il y a des solutions concrètes, c’est les pires solutions, a-t-elle lancé. C’est comme si qu’il n’a lu aucun rapport du Conseil supérieur de l’éducation, aucune étude sérieuse, y compris de ses propres fonctionnaires. Alors, il parle à travers son chapeau puis il sourit.»

Mme Chartrand croit qu’il ne faut plus attendre que les gouvernements «redressent la barre». Rien ne changera si chacun ne se sent pas concerné et ne décide pas de faire une petite action, seul ou avec d’autres, a-t-elle résumé.

Pour se faire entendre, «des milliers et des milliers» de Québécois devront, selon elle, dire que «ce n’est pas le genre d’éducation qu’on veut, ce n’est pas le genre de politique éducative qu’on veut».

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