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Plus d'autonomie pour les inhalothérapeutes

Photo: Getty Images/Creatas RF
Lia Lévesque, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

MONTRÉAL — Les inhalothérapeutes pourront bientôt évaluer eux-mêmes la condition cardiorespiratoire d’une personne symptomatique et pourront même prescrire certains médicaments pour aider à cesser de fumer.

Le règlement à cet effet vient d’être publié dans la Gazette officielle du Québec. Les modifications entreront en vigueur dans deux semaines, soit le 19 juillet.

Les inhalothérapeutes, au nombre de 4300 au Québec, travaillent déjà, en collaboration avec les médecins et autres professionnels de la santé, à assurer le suivi des personnes qui sont atteintes d’emphysème, d’asthme, de fibrose kystique, de maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC).

Que le règlement mentionne spécifiquement «évaluer» la condition cardiorespiratoire plutôt que «contribuer à évaluer» est un changement important pour l’autonomie des inhalothérapeutes, a expliqué au cours d’une entrevue avec La Presse canadienne, jeudi, Linda Lapointe, vice-présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé (FIQ) et elle-même inhalothérapeute.

«Évaluer la condition cardiorespiratoire, pour nous c’est un gain majeur, on arrête de prétendre que ça prend quelqu’un au-dessus de nous pour venir valider les faits. On évalue la condition respiratoire; on a un jugement clinique qui est rattaché à ça et un plan de traitement», a expliqué Mme Lapointe.

Et les patients du Québec y gagneront aussi, ont affirmé tant la FIQ que l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes, qui revendiquaient tous deux ce changement depuis des années.

«On a eu une très belle ouverture du Collège (des médecins), parce que les pneumologues avec qui on travaille, les urgentologues, les intensivistes, ils savent très bien à quel point les inhalothérapeutes les soutiennent dans l’évaluation des patients atteints de troubles cardiorespiratoires. Alors c’est très bien accueilli», a commenté pour sa part Josée Prud’Homme, directrice générale et secrétaire de l’Ordre professionnel des inhalothérapeutes.

Dans les faits, les inhalothérapeutes le faisaient déjà «mais, dans certaines circonstances, ça pouvait poser problème en termes d’interprétation et ça pouvait constituer un frein, a expliqué Mme Prud’Homme. Ça vient clarifier le rôle des inhalothérapeutes au niveau de l’évaluation de la condition cardiorespiratoire des patients.»

De même, dans le cadre du programme national de santé publique, l’inhalothérapeute pourra prescrire un médicament pour cesser de fumer, sauf deux d’entre eux qui nécessitent une évaluation plus poussée: la varénicline et le bupropion.

Pour pouvoir prescrire ce type de médicament pour la cessation du tabagisme, l’inhalothérapeute devra réussir une formation d’une durée de deux heures, portant notamment sur la rédaction de l’ordonnance, la tenue de dossier, le suivi à effectuer auprès du médecin ou de l’infirmière praticienne spécialisée et les considérations déontologiques.

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