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Rapatriement des Canadiens à l’étranger: des secteurs oubliés?

Le ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne, a fourni des services d'avions d'urgence pour rapatrier les Canadiens pris à l'étranger
Le ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne Photo: Josie Desmarais/Métro

En pleine pandémie, les autorités fédérales ont rapatrié d’urgence près de 13 000 Canadiens coincés dans 45 pays à l’étranger. Malgré tout, certains d’entre eux craignent d’avoir été oubliés dans des pays moins touchés ou des secteurs éloignés.

Le 16 mars, le Canada fermait ses frontières à tous les voyageurs étrangers. Dans la foulée de cette décision, plusieurs pays ont également pris la décision d’interdire tout va-et-vient à leurs douanes.

Du Pérou jusqu’au Népal, en passant par l’Inde et le Maroc, des Canadiens ont lancé des cris d’alerte pour les rapatrier à la maison. Depuis, selon Affaires mondiales Canada, 82 avions ont été affrétés, rejoignant 12 864 citoyens canadiens coincés derrière des frontières quasi-imperméables.

Sauf qu’encore aujourd’hui, certains attendent. Dans une lettre envoyée à Métro plus tôt cette semaine, Nicolas Welsh, un Québécois, raconte sa quarantaine à Huanta, petite ville de quelques dizaines de milliers d’habitants du Pérou. Coincé dans la région, il rappelle que les seuls vols vers le Canada se font à partir des grands centres, comme Lima, à dix heures en voiture de son hébergement.

«Lorsque je reçois une réponse personnalisée [de l’Ambassade], elle ne sert qu’à me rappeler que je suis seul ici, mais qu’on est désolé pour moi…», écrit-il.

Lorsqu’il a demandé comment rejoindre un vol, Nicolas a reçu cette réponse: «Si vous choisissez de voyager vers Lima pour profiter de possibilités de vols éventuels, vous devrez faire vos propres arrangements pour voyager et trouver un endroit sécuritaire où rester à Lima en attendant.»

Le Népal en dernier?

De l’autre côté de la Planète, au Népal, des Canadiens patientent toujours. Enseignante au cégep en temps normal, Marie-Andrée Fortier espère obtenir une réponse du Canada depuis au moins deux semaines.

Arrivée à Katmandou après quelques jours de randonnée avec son conjoint, la Québécoise de 36 ans tente de réserver un vol à la fin mars. Le jour prévu du départ, l’aéroport de la capitale ferme: «c’était le lockdown», constate-t-elle.

«Tous les autres étrangers pris au Népal ont été rapatriés avant nous. C’est dur parce que tous les jours, nos amis allemands, français, espagnol ont été évacués. À notre auberge, il ne reste que des Canadiens», ajoute Marie-Andrée.

Odette Beaulé, 67 ans, a remarqué le même phénomène autour d’elle dans la capitale népalaise. Elle espère que les avions envoyés par Ottawa arriveront bientôt.

«C’est sûr qu’on a tous eu une douche froide d’apprendre que ça va chacun nous coûter 3000$ pour prendre un avion [d’urgence]», observe-t-elle.

«Tout le monde va s’endetter pour s’en retourner. Il y a des gens vulnérables.

Des services consulaires «inefficaces»

À la recherche de soutien Odette et Marie-Andrée ont toutes deux tenté de rejoindre le Consulat du Canada au Népal. On les a référées aux services consulaires en Inde.

«C’était frustrant parce que tu t’inscris sur des sites. Tu reçois des messages automatiques. C’est impossible de parler à quelqu’un», souligne Marie-Andrée.

«En Inde, ils ne savaient absolument rien de ce qui se passait au Népal», ajoute-t-elle.

Selon Affaires mondiales Canada, «les missions diplomatiques canadiennes restent ouvertes et continueront à fournir des services consulaires d’urgence, en fonction des directives des autorités locales».

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