Conditions de travail en santé: l’entente de principe rejetée par la FIQ
L’entente de principe intervenue lundi soir entre Québec et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) n’aura pas fait long feu. Les déléguées du syndicat l’ont rejetée mardi.
Pourtant, pas plus tard qu’hier, le moral était au beau fixe autour de la table de négociations.
La présidente de la FIQ, Nancy Bédard, s’était d’ailleurs réjouie de la conclusion de l’entente sur les conditions de travail. Pour sa part, la présidente du Conseil du trésor, la ministre Sonia LeBel, l’avait qualifié de pas important pour réduire «la surcharge de travail».
Après une discussion avec ses déléguées, la FIQ a toutefois statué qu’il en fallait plus. «Malgré certains gains importants, les déléguées ont jugé que dans le contexte actuel, ces derniers n’étaient pas suffisants pour donner le coup de barre nécessaire dont les professionnelles en soins ont tant besoin», a écrit Mme Bédard dans une déclaration datée de mardi matin.
Le syndicat, qui représente plus de 76 000 employés et employées des réseaux public et privé de la santé au Québec, s’attend à un retour aux négociations dans les «prochains jours».
«Bien comprendre»
De son côté, le gouvernement du Québec ne cache pas sa déception quant à l’issue des discussions.
«Évidemment, nous sommes déçus de ce résultat puisque les équipes de négociation avaient travaillé conjointement afin d’en arriver à une entente de principe négociée jugée satisfaisante», a soutenu l’attaché de presse de Mme LeBel au Conseil du trésor, Florent Tanlet.
«La prochaine étape sera de bien comprendre les raisons qui ont fait en sorte que les délégués ont rejeté cette entente.» – déclaration du cabinet de la ministre Sonia LeBel
Les deux parties négocient depuis mars dernier. En plus des conditions de travail, ils doivent encore plancher sur les questions de salaire, de retraite, de droits parentaux et de disparités régionales.
En pleine pandémie de COVID-19, la FIQ, qui représente près de 70 000 femmes, dont une majorité d’infirmières, estime être «à l’agonie». Dans un important coup d’éclat au mois d’octobre, des cortèges d’employés avaient bloqué le pont Jacques-Cartier et le pont de Québec pour attirer l’attention du gouvernement.
Pas plus tard que dimanche, certaines d’entre elles avaient manifesté devant les bureaux du ministère de la Santé et des Services sociaux à Montréal.