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Environnement: après l’exercice vert du budget 2020, Québec ralentit la cadence

Environnement: après l'exercice vert de 2020, Québec ralentit la cadence Budget
Photo: Josie Desmarais/Métro

Le gouvernement de François Legault, qui se targuait de présenter le budget le plus vert de l’histoire en 2020, ralentit fortement la cadence dans le troisième exercice du ministre Eric Girard. Les nouvelles dépenses prévues représentent un quarantième de celles annoncées il y a un an.

La bourse de 6,7 G$ annoncée l’an dernier pour mettre en application le Plan vert du ministère de l’Environnement et de la Lutte aux changements climatiques (MELCC) est maintenue, mais le troisième exercice financier de la Coalition avenir Québec (CAQ) inscrit environ 173 millions de plus pour des mesures environnementales. C’est 39 fois moins, environ.

Le budget 2021-22 prévoit des fonds pour appuyer une relance économique durable, pour maintenir les activités de la Biosphère et pour améliorer la gestion des eaux, notamment.

L’enveloppe du transport collectif au Plan québécois des infrastructures s’amincit quant à elle de 13,6 G$ l’an dernier à 12,8 G$ cette année. En comparaison, le budget du réseau routier enfle à nouveau.

Quand au budget du ministère du MELCC, celui-ci grimpe de 14,6%. L’an dernier, c’était le double.

«Manque de vision» pour un budget vert

Qualifié de budget «de transition» par le ministre des Finances, jeudi, le budget 2021-22 de la CAQ se base sur les trois grands volets d’intervention étatique: l’économie, l’éducation et la santé.

Mais en limitant ses dépenses dans les programmes environnementaux, le gouvernement de François Legault a manqué une occasion en or de virer au vert, a martelé jeudi le porte-parole du Parti libéral en matière de lutte contre les changements climatiques, Carlos Leitão.

«Il manque une véritable vision de transition énergétique», a-t-il signifié.

Dans son Plan pour une économie verte, présenté en novembre, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette présentait des mesures suffisantes pour remplir 42% des objectifs climatiques du Québec. Le plan sera modifié à chaque année, martelait-il.

«Il n’y a pas un sou de plus, ou à peine», a rétorqué la co-porte-parole de Québec solidaire Manon Massé, jeudi, en réagissant aux orientations du troisième budget Girard.

«M. Charette n’a pas réussi à convaincre son collègue des Finances que la crise climatique nécessite des investissements majeurs.» – Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire

Pour le Parti québécois, l’exercice financier 2021-22 «demeure figé dans les années 1990». «On rate une opportunité de prendre le virage vert», a signifié son chef, Paul St-Pierre Plamondon.

Le ministre Charette soutient accorder toute l’importance nécessaire à la crise. Les nouvelles dépenses dévoilées jeudi portent à «59% l’augmentation des ressources accordées au MELCC depuis [l’]arrivée au pouvoir [de la CAQ], confirmant toute l’importance que nous accordons à cette mission», a signifié son attachée de presse, Geneviève Richard, dans un échange de courriels.

À la fin 2020, le Québec rapportait s’être éloigné de ses objectifs de réduction des gaz à effets de serre pour 2030. En raison de nouvelles méthodes de calcul, le pourcentage de réduction de la province est de 6% par rapport à il y a trente ans.

Le gouvernement a fixé sa cible à 37,5% en 2030. Il devra donc faire six fois mieux dans les dix prochaines années pour la remplir.

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