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Cloutier et Lisée révisent leur stratégie

Jean-Francois Lisee. Jacques Boissinot / La Presse Canadienne Photo: Jacques Boissinot / La Presse Canadienne

QUÉBEC – Deux candidats à la direction du Parti québécois (PQ), Alexandre Cloutier et Jean-François Lisée, ont réajusté leur stratégie référendaire, lundi, depuis leur dernière tentative de l’an dernier contre Pierre Karl Péladeau.

M. Cloutier a déclaré qu’il attendrait à quelques mois de la prochaine élection générale pour décider si le PQ doit promettre un référendum dans un premier mandat.

«Au grand jamais je ne vais embarquer le Québec dans une consultation populaire tant que je ne serai pas convaincu qu’on a tout ce qu’il nous faut pour réussir, gagner, puis créer la mobilisation populaire nécessaire, puis répondre à l’ensemble des questions des Québécois», a-t-il dit en point de presse.

M. Lisée, qui proposait l’an dernier d’attendre 12 mois avant la prochaine élection de 2018 pour décider d’une promesse de référendum, a rejeté toute possibilité avant le scrutin de 2022.

«Ne faisons pas semblant qu’en 2018 nous pouvons être élus en promettant un référendum», a-t-il dit.

Selon le candidat, qui a fait une tournée des médias pour annoncer sa candidature, lundi, le contexte a changé depuis la course à la direction de l’an dernier, avec l’élection des libéraux à Ottawa.

«Il y a un an, on avait un gouvernement fédéral de quelqu’un qui s’appelait Stephen Harper, qui était extrêmement impopulaire au Québec, a-t-il dit en entrevue téléphonique. Aujourd’hui, on a un gouvernement dirigé par Justin Trudeau, qui a 67 pour cent d’appuis favorables au Québec. Alors le contexte vient de changer. La marche à monter pour extraire le Québec du Canada est beaucoup plus haute qu’elle ne l’était avec Stephen Harper.»

M. Cloutier, député de Lac-Saint-Jean, a rejeté ce critère pour déterminer si le PQ doit s’engager à organiser un référendum sur la souveraineté du Québec.

«Absolument pas, a-t-il dit. M. Trudeau n’a rien à voir là-dedans.»

L’an dernier, le candidat avait proposé de s’en remettre à la signature d’un registre d’un million de signatures pour décider de l’engagement du PQ à organiser ou non la consultation populaire.

«J’ai apporté des nuances sur la rigidité du registre comme tel, a-t-il dit. Ce que je veux continuer de faire, c’est de créer cette mobilisation par une implication citoyenne.»

À Montréal, la candidate Véronique Hivon, députée de Joliette, a affirmé que les autres partis souverainistes devaient participer aux échanges pour décider d’une stratégie.

«Que l’on parle d’un référendum en 2020, en 2022 ou en 2026, je ne pense pas que ce devrait être l’apanage du chef ou de la chef du PQ de déterminer le moment, a-t-elle dit. Je pense que c’est quelque chose qui appartient à l’ensemble du mouvement souverainiste.»

Tout comme M. Cloutier, Mme Hivon croit qu’il est possible que le PQ précise sa position juste avant la prochaine élection.

«En 2018, quand on va se présenter devant l’électorat, ça va être clair, a-t-elle dit. La démarche va être claire et l’échéancier d’application de la démarche va être claire.»

Pendant la dernière course, M. Péladeau avait lui aussi jugé bon d’attendre quelque temps avant l’élection pour arrêter une stratégie.

Lundi, M. Lisée a affirmé que la priorité devait être de débarrasser les Québécois des libéraux, tout comme la Coalition avenir Québec, qui veut mettre fin à leur «monopole» en 2018.

«Ça va être un référendum sur Philippe Couillard, a-t-il dit. Il devra répondre de tout ce qu’il a fait au Québec pendant qu’il était là et nous allons proposer de loin la meilleure alternative à Philippe Couillard.»

Selon M. Lisée, le PQ doit cibler l’élection suivante, en 2022, pour proposer la tenue d’un référendum durant le mandat qui suivra.

«C’est qu’il est illusoire de penser faire ça en 24 mois compte tenu du contexte, a-t-il dit. Mais le calendrier nous est favorable si on prend les six ans qui viennent pour bien faire notre travail.»

Après avoir annoncé sa candidature à la précédente course à la direction, M. Lisée avait finalement renoncé, il y a un peu plus d’un an, constatant l’avance insurmontable de M. Péladeau, qui a démissionné il y a deux semaines.

Lundi, M. Lisée a affirmé que la nouvelle course était véritablement ouverte, ce qui l’a incité, après réflexion, à se lancer à nouveau.

«La dernière fois, il y avait une superstar dans la course, c’était Pierre Karl Péladeau», a-t-il dit.

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