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La ligne rose mise de côté pour le REM de l’Est

Valérie Plante, mairiesse de Montréal tient un microphone dans le cadre d'un débat portant sur la culture
Valérie Plante Photo: Josie Desmarais/Métro

Valérie Plante dit miser sur le REM de l’Est et la bonification du réseau de transport en commun plutôt que de faire avancer la ligne rose. En conférence de presse, elle est restée floue sur la place accordée à cette nouvelle ligne de métro, projet phare de 2017, dans sa plateforme électorale.

[Le projet de ligne rose] n’est pas dans la plateforme, donc nécessairement ce qu’on fait c’est qu’on mise sur le REM de l’Est. Il faut venir absolument bonifier le réseau tout autour pour que ça devienne pertinent pour les gens qui ne seront pas desservis directement par le REM de l’Est.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

La mairesse sortante n’a pas explicitement dit que la ligne rose était abandonnée. Cependant, la candidate a fait valoir que le REM de l’Est répond à certains besoins dans le nord-est de la ville. Une prochaine administration continuerait de «pousser ce projet-là» et de bonifier l’offre de transport autour des stations afin de «se rabattre soit sur le REM de l’Est, soit sur la ligne orange, soit sur la ligne bleue».

Si la plateforme électorale de la mairesse mentionne la ligne rose à la page 9, sans promettre de mesures ou d’échéances concrètes. «Maintenir un leadership dans la planification et le déploiement de projets de transport structurants de métro vers Anjou (…) et au centre (ligne rose), du tramway vers Lachine et du REM vers l’Est, en s’assurant de leur implantation exemplaire», lit-on.

Il est aussi question plus loin du tramway vers Lachine, qui a reçu une promesse de financement provincial. Un projet que le parti a souvent présenté comme un tronçon de la ligne rose, bien qu’il était prévu dans une phase ultérieure.

La ligne rose, une «image»

La ligne rose était la promesse phare de Valérie Plante pendant la campagne électorale qui l’a portée au pouvoir en 2017. Durant le mandat de Projet Montréal, l’administration Plante promettait une première pelletée de terre d’ici la fin 2021. Un «bureau de la ligne rose» a été mis sur pied en juin 2019. Ce bureau est chargé de réaliser des études et de proposer des scénarios.

La ligne rose est toutefois restée bloquée au gouvernement provincial. Le gouvernement de François Legault n’a jamais montré un grand intérêt pour le financement de ce projet.

En marge d’une conférence de presse, Denis Coderre est revenu, lui aussi, sur un abandon éventuel de la ligne rose, pointant son coût.

Ça a coûté 1 M$ pour rien, un bureau de projet. Alors quand on va commencer à regarder les chiffres et les dépenses, le dogmatisme nous coûte très cher. Et les vues de l’esprit aussi, ça coûte plus cher de taxes.

Denis Coderre, candidat à la mairie pour Ensemble Montréal

Jean-Philippe Meloche, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal, rappelle qu’il est «facile de prolonger la ligne sur un papier, mais que ça prend une décennie à le réaliser».

La ligne rose, c’était une grosse pilule à avaler. C’était facile à voir pour les gens, c’est visuel. La symbolique, l’image était fantastique. Après, il faut être réaliste. […] La promesse était plus une image, une attention et une direction.

Jean-Philippe Meloche, professeur à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal

Une promesse phare «équivalente» à la ligne rose en habitation?

Si la ligne rose a permis «d’amener la question du transport collectif» à l’avant-scène, la mairesse entend faire de sa promesse de 60 000 logements abordables sur 40 ans la promesse phare de la présente campagne électorale.

Pour moi, c’est l’équivalent de la ligne rose. C’est une révolution. De la même façon qu’on a réussi à amener le transport collectif sur toutes les lèvres en 2017, moi, mon 60 000 logements abordables sur quatre ans, c’est l’équivalent de la ligne rose pour l’habitation. C’est vraiment sérieux.

Valérie Plante

Soutenir le commerce montréalais

Valérie Plante a annoncé aujourd’hui son plan pour soutenir les commerçants montréalais. Projet Montréal prévoit la mise en place d’un programme qui garantirait aux commerçants l’accès à des locaux abordables en collaboration avec les SDC et OBNL montréalais.

Le programme AccèsLocaux, qui sera lancé avec un fond de 5 M$, vise à «préserver du marché spéculatif» des locaux commerciaux vacants. Projet Montréal entend élargir les critères d’admissibilité aux réductions fiscales pour les propriétaires de commerces. La mesure concernerait les immeubles de 900 000$, plutôt que de 750 000$ comme précédemment. Les commerçants concernés (près de 90% des commerces montréalais) pourraient bénéficier d’une baisse de taxes d’au moins 16%.

Les commerçants locaux et la vitalité des artères commerciales montréalaises sont au cœur de la vision du développement économique de notre équipe et nous continuerons d’agir concrètement pour soutenir leur dynamisme et leur vitalité.

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Enfin, afin de «soutenir le dynamisme et la vitalité» des artères commerciales, Projet Montréal veut pérenniser leur piétonnisation à hauteur de 4 M$ par année. Les aides d’urgence seront rendues permanentes à hauteur de 5,5 M$ par année, pendant quatre ans. Enfin, pour soutenir les artères commerciales, le parti prévoit de réserver 62 M$.

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