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Un grand besoin de pharmaciens

Photo: Métro

Il manque environ 300 pharmaciens dans les établissements de santé, a confirmé M. François Paradis, président de l’Association des pharmaciens des établissements de santé (APES), dans une entrevue accordée au Journal de Montréal.

Les établissements doivent se payer des pharmaciens remplaçants à grands frais pour pallier cette pénurie. Il en a coûté 15 M$ l’année dernière pour assurer leurs services.

Il y a déjà plus de trois ans que cette pénurie a attiré l’attention des médias. Le problème semble être resté le même. Les établissements peinent à attirer les pharmaciens, car le salaire horaire qu’ils leur offrent est de 43 $. Or, un pharmacien qui exerce dans le secteur privé gagne plutôt 51 $ de l’heure. Pour obtenir à peu près le même salaire dans un établissement public, il lui faudrait atteindre l’échelon salarial supérieur.

Pour devenir pharmacien, il faut maintenant un doctorat de premier cycle de quatre ans, comme pour être médecin ou dentiste. Ce programme est offert par les universités de Montréal et de Laval et inclut les stages pratiques qui préparent à répondre aux exigences d’admission à l’Ordre des pharmaciens. Ces doctorats ont remplacé le baccalauréat en pharmacie, car les responsabilités des pharmaciens augmentent. Lorsque la Loi 41 entrera en vigueur, les pharmaciens pourront en effet prolonger les ordonnances d’un médecin, substituer un médicament à un autre si le médicament prescrit n’est pas disponible, prescrire des médicaments pour certains problèmes de santé déjà diagnostiqués et même demander des analyses de laboratoire. Ces nouvelles responsabilités s’ajoutent au suivi des médicaments et demanderont des habiletés cliniques plus importantes, d’où la nécessité d’une formation plus importante.

Pour travailler dans un hôpital, un pharmacien doit aussi détenir une maîtrise de deux ans, offerte elle aussi par les deux universités, alors qu’elle n’est pas exigée des autres pharmaciens. Il faut donc se former plus longtemps pour travailler dans le secteur public, pour une rémunération moindre. Heureusement, plus de jeunes pharmaciens semblent prêts à relever ce défi. Ils étaient 75 à s’inscrire à la maîtrise cette année, une augmentation de presque 40 %. Selon M. Paradis, il faudrait pourtant diplômer 115 étudiants par année pour satisfaire les besoins du milieu hospitalier.

Les perspectives d’emploi sont donc excellentes pour les pharmaciens d’hôpital, mais demeurent tout à fait intéressantes dans le secteur privé. Service Canada estime que le marché au Québec peut facilement absorber 250 pharmaciens par année, surtout en raison de l’augmentation du nombre d’ordonnances. L’augmentation des responsabilités devrait aussi favoriser la demande pour leurs services.

Cette profession a toujours attiré ceux qui s’intéressent aux domaines de la santé et de la biochimie. Avec l’augmentation des responsabilités cliniques, les compétences sociales, telles que l’empathie et la facilité à vulgariser, prendront plus d’importance. Un bon pharmacien est souvent très minutieux, car les erreurs de médication peuvent s’avérer dangereuses.

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