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Cris et distorsion à Heavy MTL

Photo: Chantal Levesque
Maxime Huard, Natalia Wysocka et Jeff Yates - Métro

Heavy MTL se déroulait peut-être sur un site plus petit cette année, le parc Jean-Drapeau accueillant en même temps le festival électro ÎleSoniq. Il n’en demeure pas moins que les deux jours qui viennent de passer ont été l’occasion d’assister à des performances métal ébouriffantes dans une ambiance idéale. Souvenirs.

Sebastian Bach

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On avait déjà un petit faible pour Sebastian Bach, parfaite incarnation du mix «cheveux longs + gilet à éclairs». Mais sa prestation passionnée à Heavy a scellé notre amour. Pourquoi? D’abord en raison de la touchante attention qu’a eue le rockeur de 48 ans en parlant en français à la foule. «Cette shan-sonne, c’est pouwre lès vrais “métalloux”!»À ces vrais «métalloux», l’ex-leader de Skid Row a d’abord balancé Slave to the Grind. Puis, il a repéré dans la foule une pancarte faite maison sur laquelle était inscrite une blague d’initiés pour les fans de Trailer Park Boys (salut à notre collègue Max Huard), une émission culte à laquelle Seb B a participé par le passé. Saisissant et brandissant fièrement cette «fucking thing» sur laquelle on pouvait lire «Fuck the Swayze Express», Bach nous a conviés à remonter le temps avec Big Guns, où une fille en talons hauts sort les gros canons.

«Montréal! Noûh voûh aimons! Lès meillours dans le monde du métal!» Le meilleur de son concert, lui, fut peut-être 18 and Life, le doux classique relatant l’histoire de Ricky, qui a du mal dans la vie.

Pendant que le vocaliste continuait à se donner, sur la scène d’à côté, les Suédois de Sabaton s’apprêtaient à chanter sur un tank. Chose qui n’a pas échappé à l’artiste. «Hey! Vous pouvez soit voir Sabaton, soit Sebastian!» Notre cœur allait quand même au second. (Natalia Wysocka)

Mastodon

ART - Mastodon - Troy Sanders

Durant le spectacle de Mastodon, il y a fort à parier que tous les musiciens dans la foule ont eu, l’espace d’un instant, envie de faire partie du groupe, tant les quatre rockeurs d’Atlanta ont un plaisir fou sur scène (et un guitariste dont la chemise de cow-boy et le tatouage facial passeront à l’histoire). Les gars ont dû se battre avec quelques problèmes de son – la formule festival met mal en valeur les variations d’intensité et les harmonies vocales du groupe –, mais cela n’a gâché en rien une performance autrement parfaite. (Maxime Huard)

Kataklysm

Kataklysm-6098

Si «le métal est votre religion», vous étiez fort probablement en train de prier le dieu Kataklysm à la Scène Heavy, samedi après-midi. Les vétérans québécois ont officié une véritable messe death metal, ordonnant à leurs fidèles (qui obéissaient avec enthousiasme) de faire «r’voler» les corps dans une succession de rites ancestraux tels que le wall of death et le circle pit. On se réjouit de voir qu’après 25 ans de service à l’autel du blast beat, la ferveur est toujours aussi intense au cœur des quatre métalleux montréalais. Amen. (Maxime Huard)

The Dillinger Escape Plan

Art Heavy MTL The Dillinger Escape Plan

«Vous avez entendu la nouvelle?» a lancé samedi après-midi le chanteur Greg Puciato à la foule, qui a répondu par des huées. La veille, le groupe avait annoncé qu’il se séparerait après une ultime tournée pour promouvoir son dernier album, Dissociation (bien joué), qui sera lancé en octobre. Vous aurez donc vraisemblablement une dernière chance de voir la prestation légendaire de la formation du New Jersey, qui a plus de choses en commun avec un accident d’auto qu’avec un show de rock. Malgré quelques problèmes techniques, The Dillinger Escape Plan a été fidèle à lui-même, pirouettes, rythmes  erratiques et mur de son inclus. (Jeff Yates)

La lutte IWS

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On peut dire ce qu’on veut sur la nature chorégraphiée de la lutte professionnelle, mais quand on entend un claque au visage malgré le show de death metal à quelques mètres de là, ça fait mal, c’est certain. Nous avons pu assister au duel entre Black Dynomite et Branden O’Connor, puis à un tag-team à huit entre deux équipes de jeunes inscrits à l’école de lutte de la International Wrestling Syndicate (IWS), une ligue basée à Dollard-des-Ormeaux. La foule participait, envoyant des doigts d’honneur aux «méchants» et invectivant l’arbitre, qui semblait, nous devons l’admettre, avoir un décompte un peu lent. Notre coup de coeur: quand une des équipes a fait son entrée sur la chanson thème du film Top Gun, et que l’annonceur a lancé qu’aucun des combattants n’était né quand le film est sorti (oui, nous sommes vieux). (Jeff Yates)

Zakk Wylde

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Le convoité titre de guitar hero est parfois accordé un peu trop généreusement, mais s’il y en a un qui le mérite, et avec des majuscules en plus de ça, c’est bien Zakk Wylde. On a pu de nouveau le constater ce week-end, et deux fois plutôt qu’une, puisque l’ex-guitariste d’Ozzy a exécuté un doublé de main de maître. D’abord samedi, avec son band, Black Label Society, puis avec son groupe perso hier. Tandis que, pendant la première perfo, tout était dans le tapis, durant la seconde, le musicien-chanteur s’est fait plus tendre. Après avoir tiré une cascade de notes de sa Flying V, joué avec ses dents et fait un p’tit solo derrière la tête, tranquille, Zakk s’est assis au piano et, rajustant son rideau de cheveux, s’est plongé en mode rock du sud, southern rock. Il a ensuite repris sa guit pour une fin de show durant laquelle a résonné Lost Prayer, de son plus récent album solo, Book of Shadows II. Pour conclure, Wylde a levé son instrument bien haut, s’est tapé la poitrine et nous a conseillé de «prendre soin de nous» et de «rester forts». Très fort. (Natalia Wysocka)

Photos: Chantal Lévesque/Métro

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