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R.E.M., le pied sur l'accélérateur

Talia Soghomonian, Métro France

Michael Stipe nous reçoit dans la pénombre de sa chambre d’hôtel, dans un grand palace parisien. Élégant, ses yeux turquoise lumineux d’intensité, il parle avec passion de Accelerate, le quatorzième album de son groupe R.E.M. Sans doute le meilleur enregistré depuis des années par le trio complété par le guitariste Peter Buck et le bassiste Mike Mills.

Contrairement à Around the Sun, un précédent opus ignoré par la critique et boudé par les fans, Accelerate offre un son plus musclé, comme si la formation avait décidé de peser sur l’accélérateur… rock.

Ce nouveau disque est beaucoup plus rock que les précédents. C’est volontaire?
Chaque membre du groupe vous donnera une version différente. La mienne, c’est que nous nous sommes donné de nouvelles règles avant d’enregistrer, parce qu nous avions le sentiment d’avoir perdu nos repères sur les précédents. Les chansons marchaient bien en concert, mais en studio, beaucoup moins. Cette fois, nous voulions écrire et enregistrer le plus vite possible, pour que les morceaux soient les plus bruts, directs et rapides possibles.

The Edge de U2 vous a recommandé le producteur «Jacknife» Lee. Vous a-t-il beaucoup aidés?  
Beaucoup, oui. Ce qu’il nous a surtout apporté, c’est son envie, en tant que fan de R.E.M., de faire un disque qui serait l’un des meilleurs de notre carrière. Et pour ça, il était prêt à nous secouer. De notre côté, nous avions envie de travailler avec lui ne serait-ce qu’à cause des groupes avec lesquels il avait travaillé, auparavant, comme U2, Bloc Party, Snow Patrol, Kasabian… Il a du goût!

Votre album précédent Around the Sun était sorti l’année de la réélection de Bush. Cette fois, vous revenez juste avant son départ. Qu’attendez-vous des prochaines élections?
Bush s’en va et c’est tant mieux. Mais les conséquences de son séjour à la Maison-Blanche dureront bien après ma mort. Cette fois mon choix est simple : Barack Obama. Je pense que c’est un leader potentiel incroyable. Son élection représenterait beaucoup en dehors de nos frontières. Elle serait aussi une alternative à tous ces politiciens véreux de Washington. Bien sûr il y a une dose d’incertitude autour de ses capacités. Mais comparés aux autres candidats, ils semblent réellement affranchis de tous ces lobbys qui font la pluie et le beau temps à Washington.
 
La chanson Until The Day Is Done est-elle dédidée à Heath Ledger?
Je lui ai dédiée récemment lors d’un concert. Il avait entendu la chanson chez moi quelques temps avant sa mort et il l’avait beaucoup aimée. C’était un personnage incroyable.

Peu de groupes ont duré aussi longtemps que le vôtre. Quel est le secret?
Ce groupe, c’est l’Å“uvre de ma vie. Je peux faire plein de choses en dehors de R.E.M., être assis devant mon ordinateur chez moi et être très heureux. Mais lorsque je suis sur scène avec ces mecs, c’est comme une bouffée d’air frais. Je n’ai peur de rien. Je me sens en paix.

Dans deux ans, R.E.M. aura 30 ans. Vous avez prévu une fête particulière?
On n’en a pas encore parlé. Dans deux ans, j’aurais aussi 50 ans! C’est peut-être aussi important à célébrer que les 30 ans du groupe, non? [rires] R.E.M. est une partie essentielle de mon existence et j’espère que ça va continuer encore longtemps.

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